vendredi 7 décembre 2012

Un nouveau lieu de formation politique en RDC


Le Centre Congolais des Hautes études en transformation sociale
(CTS)
Sous le patronage  de l’Institut supérieur catholique Sapientia (Issa, Goma) et de  l’Institut Interculturel dans la Région des Grands (Pole Institute, Goma)

Vision et programme 2012-2015

Introduction
Face à la carence manifeste de cadres bien formés dans l’action politique de transformation sociale en RDC aujourd’hui, face au manque, tout aussi manifeste, d’organisateurs de communautés susceptibles d’impulser de vraies dynamiques et de fortes initiatives de développement communautaire dans la société congolaise actuelle, l’institut supérieur catholique sapientia (ISSA, Goma), l’Institut Interculturel dans la Région des Grands Lacs (Pole Institute, Goma) et l’Institut congolais de recherches en développement et études stratégiques (ICREDES, Kinshasa) lancent un programme de formation permanente des cadres de haut niveau dans les domaines du leadership politique, du développement organisationnel, de la gouvernance participative et de la transformation sociale.
Il s’agit d’offrir des cycles de formation, de recherche et d’action à tous ceux qui veulent s’engager, ou qui sont déjà engagés, dans le champ politique et dans les initiatives du développement communautaire pour construire une nouvelle société congolaise. Plus spécifiquement, ce programme de formation se propose de donner aux générations montantes des bases théoriques, des outils techniques et le sens des valeurs pour une politique de transformation positive et profonde de la nation. En cette période actuelle où la RDC a besoin de construire son avenir sur des bases intellectuelles sûres et sur des fondements moraux et spirituels solides, l’ambition est de promouvoir une éducation fertile à l’éthique politique et à l’engagement socio-économique au service d’une autre vision de la politique et d’une autre perception de l’action pour le développement aujourd’hui, en rupture avec les pratiques actuelles qui corrompent et détruisent le pays. 

Vision
L’idée de lancer cette initiative de formation découle d’un constat amer : celui de l’effondrement des valeurs d’humanité dans une société congolaise confrontée depuis son indépendance à une crise globale qui fragilise sa créativité économique, désorganise son espace politique, détruit son tissu social, corrompt ses énergies d’inventivité culturelle et compromet toutes ses chances de développement humain durable et solidaire. Cet effondrement éthique du Congo a créé une personnalité collective inquiétante. Un esprit gangrené par des pathologies chroniques dont les plus visibles sont aujourd’hui : la violence sociale, la disparition du sens du bien commun, le règne de la politique du ventre, la culture du vol et des détournements des fonds publics, la privatisation de l’Etat, le règne des tribalismes meurtriers, la médiocrité des élites dirigeantes, la destruction de l’esprit de responsabilité communautaire et le refus de fonder l’être-ensemble sur le respect des droits humains et le souci des intérêts des générations futures.
            Dans ce contexte global qui fait du Congo une société sans repères moraux solides ni principes collectifs de régulation sociopolitique crédible, il n’est pas possible d’imaginer une transformation positive des esprits, des comportements et des pratiques sociales sans une éducation éthique en profondeur des cadres politiques et d’acteurs du développement, en vue d’une gouvernance participative ambitieuse. Surtout sans une dynamique de formation humaine qui vise à construire une société sensible aux impératifs d’une destinée commune fondée sur des normes d’un être-ensemble, d’un vivre-ensemble, d’un agir-ensemble et d’un rêver-ensemble  féconds et créatifs. Des normes qui protégeraient la société contre la loi du plus fort, assureraient la solidité d’un Etat de droit nourri par des valeurs de prospérité partagée, de liberté garantie à tous et à toutes, de justice et de solidarité dans l’ensemble du champ social. Valeurs susceptibles de favoriser l’échange des biens et des services entre tous les membres de la société en reconnaissant à tous ces membres de la communauté une égale dignité. Cela en vue d’un progrès social durable et d’un développement économique fructueux.
            Aujourd’hui, il est indispensable de fonder l’avenir du Congo sur cette vision du développement éthique et de l’engagement politique responsable et solidaire. Cette vision est le socle du développement économique et sociopolitique, la base d’une culture du bien commun, dans une dynamique de créativité communautaire portée par les exigences d’une société juste et créative, aujourd’hui et pour les générations futures.

Convictions
Cette vision qui porte le Programme de formation sociopolitique (PFS) induit des convictions fortes sur lesquelles devraient reposer  les leviers fondamentaux de transformation sociale aujourd’hui. Surtout lorsqu’il s’agit de former des cadres politiques, des forces de gouvernance participative et des agents du développement organisationnel communautaire.
 Ces convictions concernent les problèmes les plus cruciaux auxquels la RD Congo fait face dans un contexte mondial difficile, problèmes contre lesquels il est urgent de s’attaquer si les Congolaises et les Congolais veulent construire une société de développement humain durable et de prospérité solidaire sur leur  territoire.
Première conviction
Dans un monde dominé par la culture des violences politiques, économiques et socioculturelles dues à la cruauté d’une globalisation actuellement réfractaires aux régulations éthiques et aux valeurs spirituelles fondatrices de l’humain, le PFS repose sur la conviction que l’avenir appartient  à la construction d’une paix durable comme base du développement solidaire. Il n’y a pas de développement en profondeur sans cette  paix durable qui permette aux hommes et aux femmes de donner toute la mesure de leur créativité et de leur volonté pour changer leurs conditions dans les initiatives de développement communautaire. Une paix qui offre aux populations un cadre de sécurité humaine globale pour un mieux-vivre-ensemble et un mieux agir-ensemble visant la construction d’une société éprise de justice et de solidarité. La formation éthique et politique des cadres dirigeants et des forces du développement du Congo ne peut être qu’une éducation à la dynamique d’une paix ainsi comprise.
Deuxième conviction
            Dans un monde où la pauvreté, la misère, les précarités et l’abandon social créent des fractures irrémédiables dans le tissu collectif et condamnent de larges franges des populations à vivre dans les conditions de sous-humanité chronique, le PFS repose sur la conviction que la lutte contre cet état de sous-humanité est un impératif de première importance aujourd’hui. Il ne s’agit pas seulement de lutter contre la pauvreté ou de faire reculer la misère de manière significative. Il s’agit de construire une société de prospérité humaine durable, où chaque homme et chaque femme disposent d’atouts pour leur épanouissement et deviennent capables de nouer avec les autres des liens d’engagement créatif pour résoudre tous les problèmes de déshumanisation liés aux conditions de vie désastreuses. Bâtir une société de développement, c’est construire un esprit susceptible de rendre chaque personne et toute la société capables d’assumer cette tâche essentielle par l’éthique du travail. Aujourd’hui, la formation des cadres de la nouvelle politique congolaise et des forces du développement communautaire en vue de la transformation sociale ne peut être qu’une éducation à cette éthique du travail fondée sur les valeurs de rigueur, d’ambition, d’engagement solidaire et d’une énergétique de coopération pour le bien-être ensemble.
Troisième conviction
 Dans un monde dominé par la culture du déni des droits humains, où le champ politique, l’espace économique et la vie sociale sont loin d’être fondés sur l’exigence pour chaque personne de jouir de tous les droits garantis par les lois et les chartes que beaucoup de pays ont adoptées depuis la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, le PFS repose sur la conviction que le respect des droits humains inaliénables est la base de tout développement humain durable. Il sait que la bataille contre la pauvreté et pour une culture de la prospérité communautaire ne peut être gagnée que si les droits économiques sont indissociables des droits politiques et socioculturels. Il fonde toute son action sur cette conviction et oriente tout son  projet éducatif de transformation sociale dans le sens de la construction d’une société des droits humains liés aux devoirs humains, sur la base de la dynamisation des pouvoirs de créativité dont dispose toute personne humaine. Aujourd’hui, la formation éthique de nouveaux cadres de la nouvelle politique congolaise et des forces du développent communautaire  ne peut être féconde pour changer la société que si elle repose sur la défense, la sauvegarde et la promotion de tous les droits des personnes et des peuples, avec les devoirs et les pouvoirs qui y sont liés.
Quatrième conviction
Dans un monde de plus en plus marqué par une culture d’irresponsabilité, où l’on a tendance à vivre sans se soucier de la qualité de l’espace vital et des intérêts des générations futures, le PFS repose sur la conviction que le développement à promouvoir aujourd’hui ne peut être qu’un développement capable de tenir compte des impératifs écologiques et d’être sensible aux exigences qui devront être celles des générations futures. Ecologie et souci de l’avenir sont partie intégrante du combat pour une nouvelle société. Ils définissent un champ de responsabilité éthique auquel il est urgent de sensibiliser les cadres politiques dans leur formation humaine en RDC.
Cinquième conviction
Dans une société où la culture de la corruption gangrène la vie au point de détruire le sens du bien public et le souci des liens communautaires, le PFS croit en un ordre social où l’exigence éthique et le souffle spirituel suscitent dans chaque personne et dans tout le tissu social la conscience des intérêts vitaux à défendre et à sauvegarder pour un bien-être commun. Elle repose sur la conviction que la lutte contre la corruption sous toutes ses formes est un impératif vital pour cette société à bâtir. Si un pays ne remporte pas la bataille contre la corruption, on peut craindre qu’il ne puisse jamais bâtir un ordre social de développement humain durable et solidaire. C’est cette conviction qui est au cœur de l’action éducative du PFS, en vue de bâtir une éthique de l’intégrité morale et de l’honnêteté, base d’un vivre-ensemble fécond et créatif.

Sixième conviction
Dans un contexte où la politique est gangrenée par le diktat du « ventre » et par des comportements d’égoïsme qui laissent libre cours à tous les instincts d’enrichissement illicite et de détournements des biens publics, le PFS repose sur la conviction que la formation des générations montantes à un leadership du service public devrait être au cœur de l’éducation sociale aujourd’hui. Sans ce leadership politique et social nourri par les valeurs du bien commun, sans l’émergence d’une nouvelle éthique dirigeante qui se consacre à la reconstruction globale du pays sur la base des normes éthiques claires, le pays ne peut que dépérir et s’effondrer. Le  PFS a l’ambition d’être le vivier où seront formés les dirigeants futurs du Congo, selon les principes d’une révolution éthique dont toute la nation sent le besoin actuellement. 

Mais quelles sont les tâches d’une telle révolution ?

Sur la base des convictions qui l’animent, le PFS a pour tâche de faire du développement éthique et organisationnel le cœur, le socle, le ferment et le levier du développement économique, du développement politique, du développement social et du développement spirituel de la République démocratique du Congo. Cela exige des hommes et des femmes qui aient l’esprit, les outils, les forces de travail et l’esprit d’initiative et de recherche pour ouvrir de nouveaux champs d’action politique et de nouvelles opportunités d’emplois dans le domaine du développement, grâce au développement de l’esprit d’organisation.
Dans ce but, il devra organiser sa dynamique éducative selon deux grandes orientations :
-          une  orientation théorique centrée sur l’étude des problèmes éthiques et politiques du Congo, de l’Afrique et du monde actuels
-          et une orientation concrète centrée sur les pratiques d’innovation et de créativité en matière d’engagement politique et de développement communautaire.

Orientation théorique : il s’agit de bien connaître le Congo, l’Afrique et le monde d’aujourd’hui pour inventer une nouvelle manière de vivre la politique et d’animer le développement.
            * Connaître et enseigner l’héritage éthique et politique de la société africaine
            Depuis ses sources les plus reculées dans la nuit des temps jusqu’à notre époque actuelle, en passant par les périodes de splendeur comme celles des grands royaumes kongo, luba ou lunda, et les périodes d’orage comme celles de la traite négrière et du néocolonialisme, l’Afrique a développé des principes et des arts de vivre qu’il est bon de revisiter, de réinterroger, de redynamiser et de revitaliser pour redécouvrir les fondements éthiques de sa culture et de sa civilisation en vue d’une nouvelle politique et d’une nouvelle dynamique de développement. Il est utile aujourd’hui de connaître l’éthique africaine de la vie et de la politique pour l’enseigner aux nouvelles générations et aux élites dirigeantes, en vue de pouvoir créer une conscience historique capable d’orienter l’avenir sans nostalgie stérile ni idéalisme passéiste, mais simplement pour savoir ce que l’Africain est en tant qu’Africain dans l’ensemble de sa trajectoire historique et pour faire de cette connaissance un ancrage essentiel face aux enjeux du présent et aux batailles du futur. Ce travail de refondation éthique de l’être africain est un limon nécessaire pour inventer l’éthique africaine du vivre-ensemble et fertiliser l’engagement politique et l’action du développement communautaire dans le contexte d’un ordre mondial qui a tendance à détruire le tissu des valeurs fondatrices de l’humain.
            *Comprendre et analyser les enjeux éthiques du monde d’aujourd’hui
            Le PFS a aussi pour tâche de former des Congolaises et des Congolais à la maîtrise des enjeux éthico-politiques et à la perception claire des impératifs globaux du développement communautaires à l’échelle mondiale. Dans le contexte actuel de la globalisation du monde, il cherche à donner à ceux qu’il forme des outils pour comprendre l’ordre mondial, pour agir en son sein et pour le transformer en profondeur. L’enjeu est de faire percevoir à toutes aux générations montantes les problèmes que pose l’ordre actuel du monde à l’humanité toute entière : les lourdeurs économiques, les pesanteurs politiques, les opacités culturelles, les turbulences sociales et les violences spirituelles qui fragilisent l’Afrique et cassent ses ressorts créatifs dans la férocité d’une malédiction néolibérale et d’un formatage contre lesquels les Congolaises et les Congolais devront lutter de toutes leurs forces de résistance, de révolte, de résilience et de créativité. La formation éthique en RD Congo exige que tous ces enjeux mondiaux de la situation de l’Afrique dans la géopolitique et la géostratégie de l’ordre mondial actuel soient compris, analysés et maîtrisés dans toute leur ampleur et dans toute leur profondeur, en vue de travailler à une conversion radicale des mentalités, des comportements et de pratiques sociales.
* Imaginer et construire l’avenir du Congo, de l’Afrique et du monde
            L’enjeu de la formation au leadership, au développement organisationnel et à la transformation sociale, c’est la construction d’un autre monde possible, d’une autre Afrique possible, d’un autre Congo possible, dans l’horizon aujourd’hui dégagé par le mouvement  altermondialiste. La tâche à ce niveau est de forger des personnalités capables d’imaginer de nouveaux arts de vivre dans les domaines politique, économique, social, culturel et spirituel, à partir des exigences d’un avenir commun et d’un accès égal et solidaire aux biens disponibles et aux droits fondamentaux de la personne. Il convient pour cela de forger des alternatives crédibles dans la société : un Etat de droit, une démocratie enracinée dans les terroirs locaux, une économie sociale et solidaire, une société de paix et de justice, une culture de la créativité et une spiritualité du respect de l’humanité de la personne, de « tout l’humain et de toutes les personnes humaines », pour reprendre une expression célèbre à laquelle il faudrait redonner tout son contenu et toute sa fertilité dans la vision de l’avenir du Congo, de l’Afrique et du monde.
            * Des questions à étudier selon cet axe
            Conformément à cette perspective théorique, aux convictions qui l’animent et aux tâches qu’elle se donne, le PFS articulera la formation en son sein autour des grands axes d’éthique politique destinés à dégager les enjeux de la construction d’une nouvelle société congolaise et de la contribution des Congolaises et Congolais à l’invention d’une nouvelle Afrique et d’un nouvel ordre mondial. Voici ces axes fondamentaux : éthique politique enjeux globaux de civilisation ; culture et civilisations africaines ; politique, économie, mondialisation et développement organisationnel ; science et nouvelles technologies ; éducation et invention du futur ; écologie et bioéthique ; religion, spiritualité, développement et transformation sociale ; paix et non-violence ; droits humains et société ; identités culturelles et dialogue des civilisations ; arts, littérature et humanité.
Dans tous ces vastes domaines, il ne s’agira pas seulement de fournir les connaissances utiles sur des problèmes précis, mais de réfléchir ensemble, de chercher ensemble les voies de sortie de crise pour la société congolaise, de susciter des vocations de militance éthique et de forger des personnalités capables de vivre conformément aux valeurs fondamentales de l’humain et aux exigences des droits inaliénables des personnes et des peuples dans le développement communautaire.

Orientation pratique : maîtriser les dynamiques scientifiques pour l’invention des stratégies concrètes d’action politique et de développement communautaire avec de nouveaux créateurs d’emplois.

Dans le monde d’aujourd’hui où le marché de l’emploi détermine fortement le choix des carrières et l’orientation des études, le CTS veut lier son orientation théorique à l’orientation concrète d’invention de nouveaux emplois dans le domaine de la politique de transformation sociale et du développement communautaire. Pour que l’imagination de tels métiers et leur déploiement deviennent possibles, quatre domaines de formation sont indispensables :
*La maîtrise des sciences de l’organisation et de leurs enjeux pratiques
La clé de la réussite dans l’emploi dans le monde actuel, c’est l’organisation non pas seulement comme type d’esprit, mais surtout comme science maîtrisée dans ses enjeux de fond. Le CTS veut donner aux générations montantes ces deux forces ensemble : étudier à fond les théories de l’organisation comme science et acquérir grâce à cette étude le sens même de l’organisation.
*La maîtrise des sciences de la communication et de leurs enjeux pratiques
Le poids de la communication et de sa maîtrise pour réussir dans le travail aujourd’hui n’est pas à démontrer. Les nouvelles technologies de l’information ont envahi la vie aujourd’hui et les médias sont partout dans la société où ils s’imposent comme des instruments de visibilité et de réussite. Etre, de nos jours, c’est savoir communiquer et pouvoir rayonner dans la dynamique de cette communication. Il est impératif pour les nouvelles générations non seulement de connaître les sciences de la communication dans leurs enjeux pour l’engagement politique et l’action de développement, mais de devenir en tant que personne et en tant que communauté une dynamique communicationnelle. C’est à cette tâche que l’enseignement pratique le PFS est consacré, dans le but de donner à la société des hommes et des femmes ancrés dans les nouvelles exigences de vie propres à nos sociétés contemporaines dans leur vision de la politique et du développement comme lieu d’engagement et d’innovation.
* La maîtrise des sciences de l’action et de leurs enjeux pratiques
Savoir agir dans le concret pour transformer la société est devenu aujourd’hui une véritable science et un véritable art. Cette science s’apprend et cet art s’exerce. Dans tous les métiers de la transformation sociale et du développement communautaire, il est impératif de connaître cet art et cette science pour réussir dans la vie. C’est une préoccupation qui est au cœur de l’enseignement, de la formation et de l’éducation que le  PFS propose.
*La maîtrise des sciences de l’imaginaire et de leurs enjeux pratiques
Le rôle de l’imaginaire dans le développement des peuples et la réussite des sociétés est de plus en plus reconnu dans le monde actuel. L’imaginaire est devenu même un champ scientifique de première importance pour agir dans la société, pour promouvoir l’esprit de créativité et d’innovation et pour apprendre à rêver le futur et à bâtir l’avenir dont on rêve. Le PFS met au cœur de la formation qu’elle prodigue ces nouvelles sciences et ces nouveaux arts d’inventer l’avenir. Elle fait de cette formation une voie pratique de la transformation sociale, avec une perspective concrète de développer chez le Congolais et la Congolaise l’esprit d’imagination indispensable à la création de nouveaux emplois et de nouvelles opportunités d’emplois.

PROGRAMME
Première année : cours fondamentaux
Cours 1 : Introduction aux sciences  du leadership et de la gouvernance
Dans le contexte actuel d’effondrement de l’Etat et de la crise de la gouvernance en RDC, ce cours est une initiation aux sciences du leadership pour un engagement politique centré sur l’exigence de transformation profonde et positive de la société, grâce à la solidité de nouveaux dirigeants formés pour inventer une politique responsable et crédible. (45 heures)
 Cours 2 : Introduction aux sciences  du développement organisationnel et communautaire
L’objectif de ce cours est de donner aux cadres politiques des instruments scientifiques d’analyse de la société  congolaise actuelle, en vue d’une action de développement lancée, encadrée et irriguée par des organisateurs de communautés dûment formés à cet effet. (45 heures)
Cours 3 : Introduction aux sciences de l’imaginaire et de la transformation des sociétés
Fondé sur la conviction que la transformation profonde et le développement plénier d’une société dépend fortement de l’imaginaire des citoyens et des énergies de leur mental, ce cours vise, grâce aux ressources des sciences actuelles de l’imaginaire, à donner aux nouveaux cadres politiques, l’ambition d’une action de changement pour une nouvelle société congolaise. (45 heures)
Cours 4 : Introduction aux sciences de la communication  politique et des stratégies d’influence sur l’opinion publique
Dans le monde actuel profondément structuré par les nouveaux moyens de communication et par leur utilisation comme force d’influence sur les esprits, les consciences et les capacités d’action, l’objectif de ce cours est d’initier les cadres politiques à la compréhension des significations de ce nouveau monde de la communication pour une action politique de transformation profonde de la société congolaise.  (60 heures)
Cours 5 : Introduction aux sciences de la morale et du sens éthique
Dans le Congo actuel, gangrené par une crise profonde des valeurs, on vise, avec ce cours, de poser le problème de l’éducation éthique de la société congolaise, à partir d’une bonne connaissance des enjeux des sciences morales et du sens éthique aujourd’hui. L’ambition est de penser une politique nourrie par les vraies valeurs de l’humain, pour casser les ressorts de la décomposition morale actuelle de la société congolaise. (45 heures)
Cours 6 : Introduction aux sciences de l’environnement et aux politiques écologiques
Aujourd’hui, la question écologique et les problèmes de l’environnement sont au cœur de l’action politique. Ce cours est une initiation aux exigences de l’engagement écologique dans les politiques du développement environnemental et du développement humain. (45 heures)
Cours 7 : Introduction aux sciences de la production et de la gestion des richesses
Il  n’y a pas d’action politique sans moyens financiers conséquents. Comment produire ces moyens dans le contexte actuel, comment les gérer et les faire fructifier ? Une connaissance et une maîtrise solides des sciences de la richesse sont capitales. Il ne s’agit pas ici de reprendre purement et simplement les recettes des sciences économiques et financières classiques, mais d’inventer, sur la base de ces sciences, une nouvelle économie de la prospérité en RDC, grâce au génie des individus et aux initiatives communautaires politiquement orientées. (60 heures) 
Cours 8 : Introduction aux sciences de la paix et de la gestion des conflits
En RDC aujourd’hui, la paix est un enjeu politique majeur, ainsi que la gestion et la résolution des conflits. Il n’est pas possible de s’engager dans une carrière politique ni de conduire une action politique de grande envergure si on n’a pas une maîtrise parfaite de cet enjeu de fond. Le cours d’introduction aux sciences de la paix et de la gestion des conflits. (45 heures)
Cours 9 : Introduction aux grands problèmes du monde contemporain, modernité, mondialisation, postmodernité et altermondialisation.
Donner une vue d’ensemble des grands problèmes mondiaux actuels, tel est l’objet de ce cours. On y promeut à la fois une culture politique générale de qualité et une capacité aiguë, pour tout cadre engagé dans l’action de transformation  sociale, d’être à la hauteur des attentes des peuples et des civilisations au sein du monde actuel tel qu’il est et tel qu’il faudra le changer par de nouvelles utopies et de nouvelles pratiques politiques. (45 heures)
Cours 10 : Anthropologie et sociologie du développement
Le but de ce cours est de présenter le processus du développement sous l’angle des impératifs anthropologiques et sociologiques. Il répond  aux questions suivantes : quel type d’homme et quel type de société convient-il de promouvoir pour le développement durable aujourd’hui ? (60 heures)
Cours 11: Histoire des idées, des idéologies, des théories  et des révolutions politiques
Connaître l’histoire des idées, des idéologies, des théories et des révolutions politiques est une base nécessaire à l’invention d’une nouvelle politique en RDC aujourd’hui. Ce cours constitue cette base utile à tout engagement politique solide aujourd’hui. (60 heures)
Cours 12 : Les grands penseurs de notre temps
Ce cours présente les penseurs les plus marquants de notre temps comme voie pour construire le monde de demain.  Il veille à toucher la gamme la plus vaste des domaines qui intéressent la pensée contemporaine : sciences,  philosophie, société, prospective, arts, littérature, utopies, etc.(75 heures)
Cours  13 : Histoire de l’Afrique et de ses systèmes politiques
Depuis l’Egypte pharaonique jusqu’à nos jours, l’Afrique est riche d’une histoire politique qu’il est important de connaître et dont il indispensable de maîtriser les méandres pour penser et vivre une dynamique politique nouvelle qui soit enracinée dans l’être même des Africains, loin des visions politiques extraverties qui ont plombé le dynamisme créateur des sociétés africaines en matière d’inventivité et de renouveau de la politique. Ce cours a pour objectif  d’enseigner cette Afrique de la grandeur. (75 heures)
Cours  14 : Histoire politique de la République démocratique du Congo
Tout cadre politique qui veut changer le Congo doit s’inscrire dans l’histoire politique du pays, afin de dénouer l’écheveau des problèmes que cette histoire met en lumière et imaginer à partir de là les stratégies pour une nouvelle politique. (45 heures)
Cours 15 : Littératures, philosophies et arts d’Afrique
Ce cours est destiné à susciter chez les apprenants le goût de la lecture des romanciers, des philosophes, des penseurs et des artistes africains actuels. Il doit ouvrir le vaste monde de la littérature, de la philosophie, des poètes, des musiciens et des cinéastes du continent. (45heures)
Cours 16: Ecriture des travaux scientifiques
Comment concevoir une recherche scientifique et écrire les travaux universitaires ? Comment conduire une thèse ou un livre de facture scientifique ? C’est à ces questions que ce cours est consacré. (45)

Deuxième année : questions approfondies et Séminaire de recherche 
Questions approfondies : Repenser l’Etat, la politique et la gouvernance en RDC
1.       A quelles conditions la crise de l’Etat et de la gouvernance peut-elle être jugulée en République démocratique du Congo ?
2.       Quelle vision de la politique et de ses engagements convient-il de promouvoir en République démocratique et sur quelles bases peut-elle être bâtie, si l’on analyse les expériences des trois Républiques que le Congo a connues ?
3.       Le projet politique de la conférence national souveraine peut-il être revitalisé devenir une base pour une nouvelle gouvernance en RDC ?
Séminaires de recherche 
Séminaire 1 : recherche sur les politiques de décentralisation et l’administration des entités décentralisées en République Démocratique du Congo
Il s’agit de faire un travail personnel de recherche sur les questions et les politiques de la décentralisation, en vue des débats en groupe sur la manière la plus fertile de penser et de réussir une véritable décentralisation en République démocratique du Congo.(240 heures)
Séminaire 2 : comment gérer, animer, réussir et promouvoir un parti politique ?
La recherche portera sur la manière dont sont créés et gérés les paris politiques en RDC. Elle débouchera sur les perspectives d’innovation dans la vision des partis politiques et de leur impact politique. (120 heures)
Séminaire 3 : recherche sur l’économie bancaire et les micro-finances en RDC, dans la perspective du développement de l’économie sociale et solidaire en RDC.
Il s’agira d’étudier le système bancaire et le fonctionnement des micro-finances en RDC, ainsi que le mode de gestion des petites et moyennes entreprises, avec l’ambition de révolutionner ces domaines par les dynamiques de l’économie sociale et solidaire. (240 heures)

Troisième année : thèse pour l’obtention du diplôme d’études approfondies en leadership, développement organisationel et transformation sociale
Sur la base des cours fondamentaux, des questions approfondies et des séminaires de recherche, l’étudiant devra écrire une thèse originale sur le sujet de son choix, dans les domaines politique, éthique, économique et de développement. Il devra soutenir publiquement cette thès et la publier aux Editions du Centre des hautes études, en vue d’obtenir le diplôme des hautes études en sciences en leadership, développement organisationnel et transformation sociale. (500 heures)
Cours 16 : L’art de la thèse et de l’écriture des travaux scientifiques
Comment concevoir une recherche scientifique et écrire les travaux universitaires ? Comment conduire une thèse ou un livre de facture scientifique ? C’est à ces questions que ce cours est consacré.
Deuxième année : questions approfondies et Séminaire de recherche 
Questions approfondies : Repenser l’Etat, la politique et la gouvernance en RDC
1.       A quelles conditions la crise de l’Etat et de la gouvernance peut-elle être jugulée en République démocratique du Congo ?
2.       Quelle vision de la politique et de ses engagements convient-il de promouvoir en République démocratique et sur quelles bases peut-elle être bâtie, si l’on analyse les expériences des trois Républiques que le Congo a connues ?
3.       Le projet politique de la conférence national souveraine peut-il être revitalisé devenir une base pour une nouvelle gouvernance en RDC ?
Séminaires de recherche 
Séminaire 1 : recherche sur les politiques de décentralisation et l’administration des entités décentralisées en République Démocratique du Congo
Il s’agit de faire un travail personnel de recherche sur les questions et les politiques de la décentralisation, en vue des débats en groupe sur la manière la plus fertile de penser et de réussir une véritable décentralisation en République démocratique du Congo.(240 heures)
Séminaire 2 : comment gérer, animer, réussir et promouvoir un parti politique ?
La recherche portera sur la manière dont sont créés et gérés les paris politiques en RDC. Elle débouchera sur les perspectives d’innovation dans la vision des partis politiques et de leur impact politique. (120 heures)
Séminaire 3 : recherche sur l’économie bancaire et les micro-finances en RDC, dans la perspective du développement de l’économie sociale et solidaire en RDC.
Il s’agira d’étudier le système bancaire et le fonctionnement des micro-finances en RDC, ainsi que le mode de gestion des petites et moyennes entreprises, avec l’ambition de révolutionner ces domaines par les dynamiques de l’économie sociale et solidaire. (240 heures)

Troisième année : thèse pour l’obtention du diplôme d’études approfondies en leadership, développement organisationnel et transformation sociale
Sur la base des cours fondamentaux, des questions approfondies et des séminaires de recherche, l’étudiant devra écrire une thèse originale sur le sujet de son choix, dans les domaines politique, éthique, économique et de développement. Il devra soutenir publiquement cette thès et la publier aux Editions du Centre des hautes études, en vue d’obtenir le diplôme des hautes études en sciences en leadership, développement organisationnel et transformation sociale. (500 heures)
Corps professoral :
Enseignants issus de l’ISSA :
Abbé innocent Nyirindekwe, Abbé Dominique Rutamujare, M. Elias Karakoli, M. Vincent Mwendapole.
Enseignants issus de Pole Institute :  
M. Jean-Pierre Kabirigi, M. Aloys M : Tegera, Michel Séguier, Madame Christiane kayser, M. Onesphore Sematumba, M. Dominique Johnson, M. Kä Mana.
Invités et associés :
M. Mukoka Nsenda
M. Arsène Muaka
Etienne Baramshamaje, expert en développement des logiciels et en politiques de développement
Professeur Tshiunza Mbiye, Dr en sciences économiques et financières
Professeur Philippe Biyoya, Dr en sciences stratégiques
Professeur Laurent Sebisogo, Dr en économie sociale et solidaire
Professeur Jean-Baptiste Malenge Kalunzu, Dr en sciences de l’information et de la communication
Madame Iris Meissner, spécialiste en paix et résolution des conflits
Mr Remy Biruru, chef des travaux, licencié en sciences politiques et administratives
Mr Charles Bashige, chef des travaux, DEA en philosophie politique
Mr Jean-Pierre Kabirigi, spécialiste en développement organisationnel
Mr Primo Rutahimgwa, spécialiste en information et communication
Mr Vianney Bisimwa, specialist en leadership
Rév. Père Patrick Ngoyi, spécialiste en développement organisationnel et en micro-finance.

                                                                                              Goma, le 7 décembre 2012

1 commentaire: