Le Centre Congolais des
Hautes études en transformation sociale
(CTS)
Sous le patronage de l’Institut supérieur catholique Sapientia
(Issa, Goma) et de l’Institut
Interculturel dans la Région des Grands (Pole Institute, Goma)
Vision et programme 2012-2015
Introduction
Face à la carence manifeste de cadres bien formés dans
l’action politique de transformation sociale en RDC aujourd’hui, face au manque,
tout aussi manifeste, d’organisateurs de communautés susceptibles d’impulser de
vraies dynamiques et de fortes initiatives de développement communautaire dans
la société congolaise actuelle, l’institut supérieur catholique sapientia
(ISSA, Goma), l’Institut Interculturel dans la Région des Grands Lacs (Pole
Institute, Goma) et l’Institut congolais de recherches en développement et études
stratégiques (ICREDES, Kinshasa) lancent un programme de formation permanente
des cadres de haut niveau dans les domaines du leadership politique, du développement
organisationnel, de la gouvernance participative et de la transformation
sociale.
Il s’agit d’offrir des cycles de formation, de recherche et
d’action à tous ceux qui veulent s’engager, ou qui sont déjà engagés, dans le
champ politique et dans les initiatives du développement communautaire pour
construire une nouvelle société congolaise. Plus spécifiquement, ce programme
de formation se propose de donner aux générations montantes des bases
théoriques, des outils techniques et le sens des valeurs pour une politique de
transformation positive et profonde de la nation. En cette période actuelle où
la RDC a besoin de construire son avenir sur des bases intellectuelles sûres et
sur des fondements moraux et spirituels solides, l’ambition est de promouvoir
une éducation fertile à l’éthique politique et à l’engagement socio-économique
au service d’une autre vision de la politique et d’une autre perception de
l’action pour le développement aujourd’hui, en rupture avec les pratiques
actuelles qui corrompent et détruisent le pays.
Vision
L’idée de lancer cette initiative de formation découle
d’un constat amer : celui de l’effondrement des valeurs d’humanité dans une
société congolaise confrontée depuis son indépendance à une crise globale qui
fragilise sa créativité économique, désorganise son espace politique, détruit
son tissu social, corrompt ses énergies d’inventivité culturelle et compromet
toutes ses chances de développement humain durable et solidaire. Cet
effondrement éthique du Congo a créé une personnalité collective inquiétante.
Un esprit gangrené par des pathologies chroniques dont les plus visibles sont
aujourd’hui : la violence sociale, la disparition du sens du bien commun, le
règne de la politique du ventre, la culture du vol et des détournements des
fonds publics, la privatisation de l’Etat, le règne des tribalismes meurtriers,
la médiocrité des élites dirigeantes, la destruction de l’esprit de
responsabilité communautaire et le refus de fonder l’être-ensemble sur le
respect des droits humains et le souci des intérêts des générations futures.
Dans ce contexte global qui fait du
Congo une société sans repères moraux solides ni principes collectifs de
régulation sociopolitique crédible, il n’est pas possible d’imaginer une
transformation positive des esprits, des comportements et des pratiques
sociales sans une éducation éthique en profondeur des cadres politiques et
d’acteurs du développement, en vue d’une gouvernance participative ambitieuse. Surtout
sans une dynamique de formation humaine qui vise à construire une société
sensible aux impératifs d’une destinée commune fondée sur des normes d’un
être-ensemble, d’un vivre-ensemble, d’un agir-ensemble et d’un
rêver-ensemble féconds et créatifs. Des
normes qui protégeraient la société contre la loi du plus fort, assureraient la
solidité d’un Etat de droit nourri par des valeurs de prospérité partagée, de
liberté garantie à tous et à toutes, de justice et de solidarité dans
l’ensemble du champ social. Valeurs susceptibles de favoriser l’échange des
biens et des services entre tous les membres de la société en reconnaissant à tous
ces membres de la communauté une égale dignité. Cela en vue d’un progrès social
durable et d’un développement économique fructueux.
Aujourd’hui, il est indispensable de
fonder l’avenir du Congo sur cette vision du développement éthique et de
l’engagement politique responsable et solidaire. Cette vision est le socle du
développement économique et sociopolitique, la base d’une culture du bien
commun, dans une dynamique de créativité communautaire portée par les exigences
d’une société juste et créative, aujourd’hui et pour les générations futures.
Convictions
Cette vision qui porte le Programme de formation sociopolitique (PFS)
induit des convictions fortes sur lesquelles devraient reposer les leviers fondamentaux de transformation
sociale aujourd’hui. Surtout lorsqu’il s’agit de former des cadres politiques,
des forces de gouvernance participative et des agents du développement
organisationnel communautaire.
Ces convictions concernent les
problèmes les plus cruciaux auxquels la RD Congo fait face dans un contexte
mondial difficile, problèmes contre lesquels il est urgent de s’attaquer si les
Congolaises et les Congolais veulent construire une société de développement
humain durable et de prospérité solidaire sur leur territoire.
Première conviction
Dans un
monde dominé par la culture des violences politiques, économiques et
socioculturelles dues à la cruauté d’une globalisation actuellement
réfractaires aux régulations éthiques et aux valeurs spirituelles fondatrices
de l’humain, le PFS repose sur la conviction que l’avenir appartient à la construction d’une paix durable comme
base du développement solidaire. Il n’y a pas de développement en profondeur
sans cette paix durable qui permette aux
hommes et aux femmes de donner toute la mesure de leur créativité et de leur
volonté pour changer leurs conditions dans les initiatives de développement
communautaire. Une paix qui offre aux populations un cadre de sécurité humaine
globale pour un mieux-vivre-ensemble et un mieux agir-ensemble visant la
construction d’une société éprise de justice et de solidarité. La formation
éthique et politique des cadres dirigeants et des forces du développement du
Congo ne peut être qu’une éducation à la dynamique d’une paix ainsi comprise.
Deuxième conviction
Dans
un monde où la pauvreté, la misère, les précarités et l’abandon social créent
des fractures irrémédiables dans le tissu collectif et condamnent de larges
franges des populations à vivre dans les conditions de sous-humanité chronique,
le PFS repose sur la conviction que la lutte contre cet état de sous-humanité
est un impératif de première importance aujourd’hui. Il ne s’agit pas seulement
de lutter contre la pauvreté ou de faire reculer la misère de manière
significative. Il s’agit de construire une société de prospérité humaine
durable, où chaque homme et chaque femme disposent d’atouts pour leur
épanouissement et deviennent capables de nouer avec les autres des liens
d’engagement créatif pour résoudre tous les problèmes de déshumanisation liés
aux conditions de vie désastreuses. Bâtir une société de développement, c’est
construire un esprit susceptible de rendre chaque personne et toute la société
capables d’assumer cette tâche essentielle par l’éthique du travail.
Aujourd’hui, la formation des cadres de la nouvelle politique congolaise et des
forces du développement communautaire en vue de la transformation sociale ne
peut être qu’une éducation à cette éthique du travail fondée sur les valeurs de
rigueur, d’ambition, d’engagement solidaire et d’une énergétique de coopération
pour le bien-être ensemble.
Troisième conviction
Dans un monde dominé par la culture du déni
des droits humains, où le champ politique, l’espace économique et la vie
sociale sont loin d’être fondés sur l’exigence pour chaque personne de jouir de
tous les droits garantis par les lois et les chartes que beaucoup de pays ont
adoptées depuis la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, le PFS
repose sur la conviction que le respect des droits humains inaliénables est la
base de tout développement humain durable. Il sait que la bataille contre la
pauvreté et pour une culture de la prospérité communautaire ne peut être gagnée
que si les droits économiques sont indissociables des droits politiques et
socioculturels. Il fonde toute son action sur cette conviction et oriente tout
son projet éducatif de transformation
sociale dans le sens de la construction d’une société des droits humains liés
aux devoirs humains, sur la base de la dynamisation des pouvoirs de créativité
dont dispose toute personne humaine. Aujourd’hui, la formation éthique de
nouveaux cadres de la nouvelle politique congolaise et des forces du
développent communautaire ne peut être
féconde pour changer la société que si elle repose sur la défense, la
sauvegarde et la promotion de tous les droits des personnes et des peuples,
avec les devoirs et les pouvoirs qui y sont liés.
Quatrième conviction
Dans un
monde de plus en plus marqué par une culture d’irresponsabilité, où l’on a
tendance à vivre sans se soucier de la qualité de l’espace vital et des
intérêts des générations futures, le PFS repose sur la conviction que le
développement à promouvoir aujourd’hui ne peut être qu’un développement capable
de tenir compte des impératifs écologiques et d’être sensible aux exigences qui
devront être celles des générations futures. Ecologie et souci de l’avenir sont
partie intégrante du combat pour une nouvelle société. Ils définissent un champ
de responsabilité éthique auquel il est urgent de sensibiliser les cadres
politiques dans leur formation humaine en RDC.
Cinquième conviction
Dans une
société où la culture de la corruption gangrène la vie au point de détruire le
sens du bien public et le souci des liens communautaires, le PFS croit en un
ordre social où l’exigence éthique et le souffle spirituel suscitent dans
chaque personne et dans tout le tissu social la conscience des intérêts vitaux
à défendre et à sauvegarder pour un bien-être commun. Elle repose sur la
conviction que la lutte contre la corruption sous toutes ses formes est un
impératif vital pour cette société à bâtir. Si un pays ne remporte pas la
bataille contre la corruption, on peut craindre qu’il ne puisse jamais bâtir un
ordre social de développement humain durable et solidaire. C’est cette
conviction qui est au cœur de l’action éducative du PFS, en vue de bâtir une
éthique de l’intégrité morale et de l’honnêteté, base d’un vivre-ensemble
fécond et créatif.
Sixième conviction
Dans un
contexte où la politique est gangrenée par le diktat du « ventre » et par des
comportements d’égoïsme qui laissent libre cours à tous les instincts
d’enrichissement illicite et de détournements des biens publics, le PFS repose
sur la conviction que la formation des générations montantes à un leadership du
service public devrait être au cœur de l’éducation sociale aujourd’hui. Sans ce
leadership politique et social nourri par les valeurs du bien commun, sans
l’émergence d’une nouvelle éthique dirigeante qui se consacre à la reconstruction
globale du pays sur la base des normes éthiques claires, le pays ne peut que
dépérir et s’effondrer. Le PFS a
l’ambition d’être le vivier où seront formés les dirigeants futurs du Congo,
selon les principes d’une révolution éthique dont toute la nation sent le
besoin actuellement.
Mais quelles sont les tâches d’une telle
révolution ?
Sur la base des convictions qui l’animent, le PFS a pour tâche de
faire du développement éthique et organisationnel le cœur, le socle, le ferment
et le levier du développement économique, du développement politique, du
développement social et du développement spirituel de la République
démocratique du Congo. Cela exige des hommes et des femmes qui aient l’esprit,
les outils, les forces de travail et l’esprit d’initiative et de recherche pour
ouvrir de nouveaux champs d’action politique et de nouvelles opportunités
d’emplois dans le domaine du développement, grâce au développement de l’esprit
d’organisation.
Dans ce but, il devra organiser sa dynamique éducative selon deux
grandes orientations :
-
une
orientation théorique centrée sur l’étude des problèmes éthiques et
politiques du Congo, de l’Afrique et du monde actuels
-
et une orientation concrète centrée sur les
pratiques d’innovation et de créativité en matière d’engagement politique et de
développement communautaire.
Orientation théorique : il s’agit de bien connaître
le Congo, l’Afrique et le monde d’aujourd’hui pour inventer une nouvelle
manière de vivre la politique et d’animer le développement.
* Connaître
et enseigner l’héritage éthique et politique de la société africaine
Depuis ses sources
les plus reculées dans la nuit des temps jusqu’à notre époque actuelle, en
passant par les périodes de splendeur comme celles des grands royaumes kongo,
luba ou lunda, et les périodes d’orage comme celles de la traite négrière et du
néocolonialisme, l’Afrique a développé des principes et des arts de vivre qu’il
est bon de revisiter, de réinterroger, de redynamiser et de revitaliser pour
redécouvrir les fondements éthiques de sa culture et de sa civilisation en vue
d’une nouvelle politique et d’une nouvelle dynamique de développement. Il est
utile aujourd’hui de connaître l’éthique africaine de la vie et de la politique
pour l’enseigner aux nouvelles générations et aux élites dirigeantes, en vue de
pouvoir créer une conscience historique capable d’orienter l’avenir sans
nostalgie stérile ni idéalisme passéiste, mais simplement pour savoir ce que
l’Africain est en tant qu’Africain dans l’ensemble de sa trajectoire historique
et pour faire de cette connaissance un ancrage essentiel face aux enjeux du
présent et aux batailles du futur. Ce travail de refondation éthique de l’être
africain est un limon nécessaire pour inventer l’éthique africaine du
vivre-ensemble et fertiliser l’engagement politique et l’action du
développement communautaire dans le contexte d’un ordre mondial qui a tendance
à détruire le tissu des valeurs fondatrices de l’humain.
*Comprendre et analyser les enjeux éthiques du
monde d’aujourd’hui
Le PFS
a aussi pour tâche de former des Congolaises et des Congolais à la maîtrise des
enjeux éthico-politiques et à la perception claire des impératifs globaux du
développement communautaires à l’échelle mondiale. Dans le contexte actuel de
la globalisation du monde, il cherche à donner à ceux qu’il forme des outils
pour comprendre l’ordre mondial, pour agir en son sein et pour le transformer
en profondeur. L’enjeu est de faire percevoir à toutes aux générations
montantes les problèmes que pose l’ordre actuel du monde à l’humanité toute
entière : les lourdeurs économiques, les pesanteurs politiques, les opacités
culturelles, les turbulences sociales et les violences spirituelles qui
fragilisent l’Afrique et cassent ses ressorts créatifs dans la férocité d’une
malédiction néolibérale et d’un formatage contre lesquels les Congolaises et les
Congolais devront lutter de toutes leurs forces de résistance, de révolte, de
résilience et de créativité. La formation éthique en RD Congo exige que tous
ces enjeux mondiaux de la situation de l’Afrique dans la géopolitique et la
géostratégie de l’ordre mondial actuel soient compris, analysés et maîtrisés
dans toute leur ampleur et dans toute leur profondeur, en vue de travailler à
une conversion radicale des mentalités, des comportements et de pratiques
sociales.
* Imaginer et construire l’avenir du Congo, de
l’Afrique et du monde
L’enjeu de la
formation au leadership, au développement organisationnel et à la
transformation sociale, c’est la construction d’un autre monde possible, d’une
autre Afrique possible, d’un autre Congo possible, dans l’horizon aujourd’hui
dégagé par le mouvement
altermondialiste. La tâche à ce niveau est de forger des personnalités
capables d’imaginer de nouveaux arts de vivre dans les domaines politique,
économique, social, culturel et spirituel, à partir des exigences d’un avenir
commun et d’un accès égal et solidaire aux biens disponibles et aux droits
fondamentaux de la personne. Il convient pour cela de forger des alternatives
crédibles dans la société : un Etat de droit, une démocratie enracinée dans les
terroirs locaux, une économie sociale et solidaire, une société de paix et de
justice, une culture de la créativité et une spiritualité du respect de
l’humanité de la personne, de « tout l’humain et de toutes les personnes
humaines », pour reprendre une expression célèbre à laquelle il faudrait
redonner tout son contenu et toute sa fertilité dans la vision de l’avenir du
Congo, de l’Afrique et du monde.
* Des
questions à étudier selon cet axe
Conformément à cette
perspective théorique, aux convictions qui l’animent et aux tâches qu’elle se
donne, le PFS articulera la formation
en son sein autour des grands axes d’éthique politique destinés à dégager les
enjeux de la construction d’une nouvelle société congolaise et de la
contribution des Congolaises et Congolais à l’invention d’une nouvelle Afrique
et d’un nouvel ordre mondial. Voici ces axes fondamentaux : éthique
politique enjeux globaux de civilisation ; culture et civilisations
africaines ; politique, économie, mondialisation
et développement organisationnel ; science et nouvelles technologies ;
éducation et invention du futur ; écologie et bioéthique ; religion, spiritualité, développement
et transformation sociale ; paix et
non-violence ; droits humains et société ;
identités culturelles et dialogue des civilisations ; arts, littérature et humanité.
Dans tous ces vastes domaines, il ne s’agira pas
seulement de fournir les connaissances utiles sur des problèmes précis, mais de
réfléchir ensemble, de chercher ensemble les voies de sortie de crise pour la
société congolaise, de susciter des vocations de militance éthique et de forger
des personnalités capables de vivre conformément aux valeurs fondamentales de
l’humain et aux exigences des droits inaliénables des personnes et des peuples
dans le développement communautaire.
Orientation pratique : maîtriser les
dynamiques scientifiques pour l’invention des stratégies concrètes d’action
politique et de développement communautaire avec de nouveaux créateurs
d’emplois.
Dans le monde d’aujourd’hui où le marché de l’emploi détermine
fortement le choix des carrières et l’orientation des études, le CTS veut lier son orientation théorique
à l’orientation concrète d’invention de nouveaux emplois dans le domaine de la
politique de transformation sociale et du développement communautaire. Pour que
l’imagination de tels métiers et leur déploiement deviennent possibles, quatre
domaines de formation sont indispensables :
*La maîtrise des sciences de l’organisation et
de leurs enjeux pratiques
La clé de la réussite
dans l’emploi dans le monde actuel, c’est l’organisation non pas seulement
comme type d’esprit, mais surtout comme science
maîtrisée dans ses enjeux de fond. Le CTS
veut donner aux générations montantes ces deux forces ensemble : étudier à
fond les théories de l’organisation comme science et acquérir grâce à cette
étude le sens même de l’organisation.
*La maîtrise des sciences de la communication et
de leurs enjeux pratiques
Le poids de la
communication et de sa maîtrise pour réussir dans le travail aujourd’hui n’est
pas à démontrer. Les nouvelles technologies de l’information ont envahi la vie
aujourd’hui et les médias sont partout dans la société où ils s’imposent comme
des instruments de visibilité et de réussite. Etre, de nos jours, c’est savoir
communiquer et pouvoir rayonner dans la dynamique de cette communication. Il
est impératif pour les nouvelles générations non seulement de connaître les
sciences de la communication dans leurs enjeux pour l’engagement politique et
l’action de développement, mais de devenir en tant que personne et en tant que
communauté une dynamique communicationnelle. C’est à cette tâche que
l’enseignement pratique le PFS est consacré, dans le but de donner à la société
des hommes et des femmes ancrés dans les nouvelles exigences de vie propres à
nos sociétés contemporaines dans leur vision de la politique et du
développement comme lieu d’engagement et d’innovation.
* La maîtrise des sciences de l’action et de
leurs enjeux pratiques
Savoir agir dans le
concret pour transformer la société est devenu aujourd’hui une véritable
science et un véritable art. Cette science s’apprend et cet art s’exerce. Dans
tous les métiers de la transformation sociale et du développement
communautaire, il est impératif de connaître cet art et cette science pour
réussir dans la vie. C’est une préoccupation qui est au cœur de l’enseignement,
de la formation et de l’éducation que le PFS propose.
*La maîtrise des sciences de l’imaginaire et de
leurs enjeux pratiques
Le rôle de
l’imaginaire dans le développement des peuples et la réussite des sociétés est
de plus en plus reconnu dans le monde actuel. L’imaginaire est devenu même un
champ scientifique de première importance pour agir dans la société, pour
promouvoir l’esprit de créativité et d’innovation et pour apprendre à rêver le
futur et à bâtir l’avenir dont on rêve. Le PFS met au cœur de la formation qu’elle prodigue ces
nouvelles sciences et ces nouveaux arts d’inventer l’avenir. Elle fait de cette
formation une voie pratique de la transformation sociale, avec une perspective
concrète de développer chez le Congolais et la Congolaise l’esprit
d’imagination indispensable à la création de nouveaux emplois et de nouvelles
opportunités d’emplois.
PROGRAMME
Première année : cours
fondamentaux
Cours 1 :
Introduction aux sciences du leadership
et de la gouvernance
Dans le contexte actuel d’effondrement de l’Etat et de la
crise de la gouvernance en RDC, ce cours est une initiation aux sciences du
leadership pour un engagement politique centré sur l’exigence de transformation
profonde et positive de la société, grâce à la solidité de nouveaux dirigeants
formés pour inventer une politique responsable et crédible. (45 heures)
Cours 2 : Introduction aux sciences du développement organisationnel et communautaire
L’objectif de ce cours est de donner aux cadres politiques
des instruments scientifiques d’analyse de la société congolaise actuelle, en vue d’une action de
développement lancée, encadrée et irriguée par des organisateurs de communautés
dûment formés à cet effet. (45 heures)
Cours 3 :
Introduction aux sciences de l’imaginaire et de la transformation des sociétés
Fondé sur la conviction que la transformation profonde et le
développement plénier d’une société dépend fortement de l’imaginaire des
citoyens et des énergies de leur mental, ce cours vise, grâce aux ressources des
sciences actuelles de l’imaginaire, à donner aux nouveaux cadres politiques,
l’ambition d’une action de changement pour une nouvelle société congolaise. (45
heures)
Cours 4 :
Introduction aux sciences de la communication
politique et des stratégies d’influence sur l’opinion publique
Dans le monde actuel profondément structuré par les nouveaux
moyens de communication et par leur utilisation comme force d’influence sur les
esprits, les consciences et les capacités d’action, l’objectif de ce cours est
d’initier les cadres politiques à la compréhension des significations de ce
nouveau monde de la communication pour une action politique de transformation
profonde de la société congolaise. (60
heures)
Cours 5 :
Introduction aux sciences de la morale et du sens éthique
Dans le Congo actuel, gangrené
par une crise profonde des valeurs, on vise, avec ce cours, de poser le
problème de l’éducation éthique de la société congolaise, à partir d’une bonne
connaissance des enjeux des sciences morales et du sens éthique aujourd’hui.
L’ambition est de penser une politique nourrie par les vraies valeurs de
l’humain, pour casser les ressorts de la décomposition morale actuelle de la
société congolaise. (45 heures)
Cours 6 : Introduction aux sciences de l’environnement et aux
politiques écologiques
Aujourd’hui, la question
écologique et les problèmes de l’environnement sont au cœur de l’action
politique. Ce cours est une initiation aux exigences de l’engagement écologique
dans les politiques du développement environnemental et du développement
humain. (45 heures)
Cours 7 :
Introduction aux sciences de la production et de la gestion des richesses
Il n’y a pas d’action politique sans moyens
financiers conséquents. Comment produire ces moyens dans le contexte actuel,
comment les gérer et les faire fructifier ? Une connaissance et une
maîtrise solides des sciences de la richesse sont capitales. Il ne s’agit pas
ici de reprendre purement et simplement les recettes des sciences économiques
et financières classiques, mais d’inventer, sur la base de ces sciences, une
nouvelle économie de la prospérité en RDC, grâce au génie des individus et aux
initiatives communautaires politiquement orientées. (60 heures)
Cours 8 : Introduction aux sciences de la paix et de la gestion
des conflits
En RDC aujourd’hui, la paix est
un enjeu politique majeur, ainsi que la gestion et la résolution des conflits.
Il n’est pas possible de s’engager dans une carrière politique ni de conduire
une action politique de grande envergure si on n’a pas une maîtrise parfaite de
cet enjeu de fond. Le cours d’introduction aux sciences de la paix et de la
gestion des conflits. (45 heures)
Cours 9 :
Introduction aux grands problèmes du monde contemporain, modernité,
mondialisation, postmodernité et altermondialisation.
Donner une vue d’ensemble des grands
problèmes mondiaux actuels, tel est l’objet de ce cours. On y promeut à la fois
une culture politique générale de qualité et une capacité aiguë, pour tout
cadre engagé dans l’action de transformation
sociale, d’être à la hauteur des attentes des peuples et des
civilisations au sein du monde actuel tel qu’il est et tel qu’il faudra le
changer par de nouvelles utopies et de nouvelles pratiques politiques. (45
heures)
Cours 10 : Anthropologie et sociologie du développement
Le but de ce cours est de
présenter le processus du développement sous l’angle des impératifs
anthropologiques et sociologiques. Il répond
aux questions suivantes : quel type d’homme et quel type de société
convient-il de promouvoir pour le développement durable aujourd’hui ?
(60 heures)
Cours 11: Histoire des idées, des idéologies, des théories et des révolutions politiques
Connaître l’histoire des idées,
des idéologies, des théories et des révolutions politiques est une base
nécessaire à l’invention d’une nouvelle politique en RDC aujourd’hui. Ce cours
constitue cette base utile à tout engagement politique solide aujourd’hui. (60
heures)
Cours 12 : Les grands penseurs de notre temps
Ce cours présente les penseurs
les plus marquants de notre temps comme voie pour construire le monde de
demain. Il veille à toucher la gamme la
plus vaste des domaines qui intéressent la pensée contemporaine :
sciences, philosophie, société, prospective,
arts, littérature, utopies, etc.(75 heures)
Cours 13 : Histoire de l’Afrique et de ses
systèmes politiques
Depuis l’Egypte pharaonique
jusqu’à nos jours, l’Afrique est riche d’une histoire politique qu’il est
important de connaître et dont il indispensable de maîtriser les méandres pour
penser et vivre une dynamique politique nouvelle qui soit enracinée dans l’être
même des Africains, loin des visions politiques extraverties qui ont plombé le
dynamisme créateur des sociétés africaines en matière d’inventivité et de
renouveau de la politique. Ce cours a pour objectif d’enseigner cette Afrique de la grandeur. (75
heures)
Cours 14 : Histoire politique de la République
démocratique du Congo
Tout cadre politique qui veut
changer le Congo doit s’inscrire dans l’histoire politique du pays, afin de
dénouer l’écheveau des problèmes que cette histoire met en lumière et imaginer
à partir de là les stratégies pour une nouvelle politique. (45 heures)
Cours 15 : Littératures, philosophies et arts d’Afrique
Ce cours est destiné à susciter
chez les apprenants le goût de la lecture des romanciers, des philosophes, des
penseurs et des artistes africains actuels. Il doit ouvrir le vaste monde de la
littérature, de la philosophie, des poètes, des musiciens et des cinéastes du
continent. (45heures)
Cours 16: Ecriture des travaux scientifiques
Comment concevoir une recherche
scientifique et écrire les travaux universitaires ? Comment conduire une
thèse ou un livre de facture scientifique ? C’est à ces questions que ce
cours est consacré. (45)
Deuxième année :
questions approfondies et Séminaire de recherche
Questions approfondies : Repenser l’Etat, la politique et la
gouvernance en RDC
1.
A quelles conditions la crise de l’Etat et de la
gouvernance peut-elle être jugulée en République démocratique du Congo ?
2.
Quelle vision de la politique et de ses
engagements convient-il de promouvoir en République démocratique et sur quelles
bases peut-elle être bâtie, si l’on analyse les expériences des trois
Républiques que le Congo a connues ?
3.
Le projet politique de la conférence national
souveraine peut-il être revitalisé devenir une base pour une nouvelle
gouvernance en RDC ?
Séminaires de recherche
Séminaire 1 : recherche sur les politiques de décentralisation et
l’administration des entités décentralisées en République Démocratique du Congo
Il s’agit de faire un travail
personnel de recherche sur les questions et les politiques de la
décentralisation, en vue des débats en groupe sur la manière la plus fertile de
penser et de réussir une véritable décentralisation en République démocratique
du Congo.(240 heures)
Séminaire 2 : comment gérer, animer, réussir et promouvoir un
parti politique ?
La recherche portera sur la
manière dont sont créés et gérés les paris politiques en RDC. Elle débouchera
sur les perspectives d’innovation dans la vision des partis politiques et de
leur impact politique. (120 heures)
Séminaire 3 : recherche sur l’économie bancaire et les
micro-finances en RDC, dans la perspective du développement de l’économie
sociale et solidaire en RDC.
Il s’agira d’étudier le système
bancaire et le fonctionnement des micro-finances en RDC, ainsi que le mode de
gestion des petites et moyennes entreprises, avec l’ambition de révolutionner
ces domaines par les dynamiques de l’économie sociale et solidaire. (240
heures)
Troisième année : thèse pour
l’obtention du diplôme d’études approfondies en leadership, développement
organisationel et transformation sociale
Sur la base des cours fondamentaux, des questions
approfondies et des séminaires de recherche, l’étudiant devra écrire une thèse
originale sur le sujet de son choix, dans les domaines politique, éthique,
économique et de développement. Il devra soutenir publiquement cette thès et la
publier aux Editions du Centre des hautes études, en vue d’obtenir le diplôme
des hautes études en sciences en leadership, développement organisationnel et
transformation sociale. (500 heures)
Cours 16 : L’art de la thèse et de l’écriture des travaux
scientifiques
Comment concevoir une recherche
scientifique et écrire les travaux universitaires ? Comment conduire une
thèse ou un livre de facture scientifique ? C’est à ces questions que ce
cours est consacré.
Deuxième année :
questions approfondies et Séminaire de recherche
Questions approfondies : Repenser l’Etat, la politique et la
gouvernance en RDC
1.
A quelles conditions la crise de l’Etat et de la
gouvernance peut-elle être jugulée en République démocratique du Congo ?
2.
Quelle vision de la politique et de ses
engagements convient-il de promouvoir en République démocratique et sur quelles
bases peut-elle être bâtie, si l’on analyse les expériences des trois
Républiques que le Congo a connues ?
3.
Le projet politique de la conférence national
souveraine peut-il être revitalisé devenir une base pour une nouvelle
gouvernance en RDC ?
Séminaires de recherche
Séminaire 1 : recherche sur les politiques de décentralisation et
l’administration des entités décentralisées en République Démocratique du Congo
Il s’agit de faire un travail
personnel de recherche sur les questions et les politiques de la
décentralisation, en vue des débats en groupe sur la manière la plus fertile de
penser et de réussir une véritable décentralisation en République démocratique
du Congo.(240 heures)
Séminaire 2 : comment gérer, animer, réussir et promouvoir un
parti politique ?
La recherche portera sur la
manière dont sont créés et gérés les paris politiques en RDC. Elle débouchera
sur les perspectives d’innovation dans la vision des partis politiques et de
leur impact politique. (120 heures)
Séminaire 3 : recherche sur l’économie bancaire et les
micro-finances en RDC, dans la perspective du développement de l’économie
sociale et solidaire en RDC.
Il s’agira d’étudier le système
bancaire et le fonctionnement des micro-finances en RDC, ainsi que le mode de
gestion des petites et moyennes entreprises, avec l’ambition de révolutionner
ces domaines par les dynamiques de l’économie sociale et solidaire. (240
heures)
Troisième année : thèse pour
l’obtention du diplôme d’études approfondies en leadership, développement
organisationnel et transformation sociale
Sur la base des cours fondamentaux, des questions
approfondies et des séminaires de recherche, l’étudiant devra écrire une thèse
originale sur le sujet de son choix, dans les domaines politique, éthique,
économique et de développement. Il devra soutenir publiquement cette thès et la
publier aux Editions du Centre des hautes études, en vue d’obtenir le diplôme
des hautes études en sciences en leadership, développement organisationnel et
transformation sociale. (500 heures)
Corps
professoral :
Enseignants issus de l’ISSA :
Abbé innocent Nyirindekwe, Abbé Dominique Rutamujare, M.
Elias Karakoli, M. Vincent Mwendapole.
Enseignants issus de
Pole Institute :
M. Jean-Pierre Kabirigi, M. Aloys M : Tegera, Michel
Séguier, Madame Christiane kayser, M. Onesphore Sematumba, M. Dominique
Johnson, M. Kä Mana.
Invités et
associés :
M. Mukoka Nsenda
M. Arsène Muaka
Etienne Baramshamaje, expert en développement des logiciels
et en politiques de développement
Professeur Tshiunza Mbiye, Dr en sciences économiques et
financières
Professeur Philippe Biyoya, Dr en sciences stratégiques
Professeur Laurent Sebisogo, Dr en économie sociale et
solidaire
Professeur Jean-Baptiste Malenge Kalunzu, Dr en sciences de
l’information et de la communication
Madame Iris
Meissner, spécialiste en paix et résolution des conflits
Mr Remy
Biruru, chef des travaux, licencié en sciences politiques et administratives
Mr Charles
Bashige, chef des travaux, DEA en philosophie politique
Mr
Jean-Pierre Kabirigi, spécialiste en développement organisationnel
Mr Primo
Rutahimgwa, spécialiste en information et communication
Mr Vianney Bisimwa, specialist en leadership
Rév. Père
Patrick Ngoyi, spécialiste en développement organisationnel et en
micro-finance.
Goma,
le 7 décembre 2012
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