dimanche 28 avril 2013

LA GUERRE EST-ELLE FINIE DANS L'EST DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ?




La guerre est-elle  finie dans l’Est de la République démocratique du Congo ?
Une lecture des événements du mois de mars 2013
Par Kä Mana

            Pour un observateur attentif au drame de l’est de la République démocratique du Congo, le mois de mars 2013 aura été le mois de toutes les surprises. Tout s’y est accéléré à une vitesse tellement vertigineuse et selon des virages tellement inattendus que les clés d’interprétation et les boussoles de compréhension de la situation se sont affolées et brisées, laissant les chercheurs et les penseurs dans un désarroi d’inconnaissance indicible.

Un imbroglio digne des polars les plus noirs
            Il m’a fallu beaucoup de temps pour saisir le sens de la dislocation du M23 en deux factions antagonistes dont l’une fait aujourd’hui figure d’être du bon côté de l’histoire pendant que l’autre s’enfonce dans le trou noir du sort réservé aux vaincus.
J’ai mis également du temps à comprendre les virages que les pourparlers de Kampala prenaient soudainement en devenant des négociations futiles et erratiques. Des échanges sans perspectives claires d’une paix des braves ni solutions de sagesse pour une nouvelle vision du développement du pays.
De même, les déflagrations militaires et l’action des milices sont allées dans tous les sens. A Kiwanja par exemple, de nouveaux massacres se sont perpétrés dans un contexte où se sont effondrées les grilles ethniques d’interprétation habituelle du drame congolais. Du côté des FARDC comme du côté des milices locales, on retrouvait les ressortissants des tribus  différentes sans que les enjeux politiques du problème ne soient non plus clairement perceptibles A Rutshuru, on a vu le M23 se retirer de la ville, remplacé par les FDLR puis par les FARDC avant que celles-ci laissent de nouveau la place au M23, dans un jeu de chaise musicale dont l’imbroglio a laissé pantois les meilleurs des analystes. On a entendu le gouvernement de Kinshasa justifier cette danse macabre dont souffrent atrocement les populations par l’exigence d’une realpolitiks pour pousser le M23 à s’auto-dissoudre et permettre à une armée interafricaine neutre d’occuper l’espace laissé libre. Cela dans la perspective  d’anéantir les autres milices pour une paix dont Kinshasa récolterait les dividendes avec allégresse et jubilation. Pour tout brouiller encore, l’ennemi public numéro un du Congo, recherché par le Tribunal pénal international depuis 2006 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, Bosco Ntaganda, s’est rendu aux Américains dans leur Ambassade de Kigali avant d’être transféré à la Haye, dans des tintamarres médiatiques dignes des plus grands événements du monde.    
 Alors que l’on se serait attendu à l’application pure et simple du schéma de sortie de guerre élaborée à Addis-Abeba sous l’égide de Baan-Kimoon et des Nations Unies, tout prenait des chemins insoupçonnés dans des rencontres entre Chefs d’Etat de la région, sans que les populations sachent vraiment ce qui se trame entre le Rwandais Kagamé, l’Ougandais Museveni et le Congolais Kabila. Dans une diplomatie de l’ombre d’où les peuples et leurs représentants sont majestueusement exclus, les populations subissent le joug d’une politique opaque, comme si elles n’avaient rien à dire ou à faire pour construire un ordre de paix dans la Région des Grands Lacs. L’ostracisme ainsi imposé au peuple dans un débat qui concerne son existence même complexifiait encore la situation dans l’est de la RDC et la rendait opaque pour l’intelligence.
D’où certaines questions incontournables : où en est-on dans la recherche des solutions à la tragédie de la RDC ? Quelles sont les stratégies des protagonistes de cette tragédie ?  Que peut-on attendre de toutes les rencontres visibles ou occultes et de tous les accords clairs ou tacites qui rythment la vie des chercheurs de paix au Congo ?
Bref : en quoi réside la signification fondamentale d’une guerre qui, sous ses diverses formes et dans ses diverses phases, a fait plus de six millions de victimes, selon les estimations les plus pessimistes.

Quand un Français et un Chinois m’ouvrent les yeux
Je me posais affreusement toutes ces questions quand les lumières pour les comprendre et les dénouer me vinrent de manière inattendue.
La première lumière descendit sur moi au bord du fleuve Congo, à la tombée d’une nuit chaude sur la ville de Boma, dans un vieux restaurant dont la vue donne sur l’autre rive, en territoire angolais. Je lisais un livre d’un des penseurs français les plus solides, les plus brillants, les plus féconds et les plus rayonnants : Edgar Morin. Le livre a pour titre Introduction à une politique de l’homme. Entre deux gorgées succulentes de la bière Nkoy dont j’avais pris soin de choisir la bouteille soft, moins alcoolisé, que l’on désigne par le nom de « Nkoy yaMuasi » (pour la femme), bien différente de la bouteille hard, fortement plus alcoolisé, qui se nomme « Nkoy yaMobali » (pour l’homme), mes yeux tombèrent sur la phrase suivante du grand penseur français : « Il faut garder le regard froid en toutes circonstances, mais en toutes circonstances regarder vers les profondeurs et vers les horizons ».
Je compris : c’est vers les profondeurs et vers les horizons qu’il fallait me tourner pour dénouer l’écheveau des événements vertigineux dont j’étais témoins en ce mois de mars 2013.
Les profondeurs ? Il est bon d’entendre par là la zone où la réflexion se confronte aux significations que l’on ne voit pas d’emblée quand on s’en tient aux discours convenus des vulgates officielles des gouvernements ou aux rumeurs de la radio trottoir. Saisie de cet espace, les événements montraient les guerres de l’est de la RDC dans leurs caractéristiques que le mois de mars 2013 a manifesté dans leur acuité. Notamment :
-          La stupidité des conflagrations qui ont coûté la vie à plus de six millions de morts, pour aboutir à des accords dont on se demande s’il fallait leur sacrifier  tant de victimes et tant de souffrances. Seules des élites sans connaissance des enjeux du développement dans le monde actuel ont pu faire durer une telle absurdité sur deux décennies.
-          La superficialité des politiques menées dans la région des Grands Lacs africains depuis de longues années. A force de ne s’accrocher qu’aux intérêts de la conquête du pouvoir et de sa conservation le plus longtemps possible, dans les archaïsmes des frontières issues de la colonisation ou dans les arriérations liées à l’exaltation des idiosyncrasies ethniques stériles ; à force de ne penser qu’aux ressources naturelles ou à la politique du ventre et de la jouissance, on oublie toutes les exigences incontournables d’une gouvernance efficace en contexte de mondialisation : la démocratie participative, la constitution des espaces économiques et politiques de grande envergure, l’intégration de ces espaces dans de grands marchés et l’indispensable ouverture de tous les pays à la compétition planétaire.
-          L’insignifiance de toute culture du mépris, de la haine ou de la destruction des autres dans des guerres qui ne peuvent conduire à aucune victoire, tant elles n’ont aucun sens défendable, aucun projet de plénitude de vie, aucun pouvoir créateur de nouvelles possibilités d’être ou de nouvelles richesses d’existence.  
En fait, avec les événements de ce mois de mars 2013, il est devenu clair que la guerre dans l’est de la RDC a été menée dans une crise anthropologique profonde, par des hommes qui n’ont pu incarner ni la vraie grandeur de l’Homme, ni la force de haute humanité, ni les énergies des utopies chargées d’avenir. Nous avons vécu une guerre médiocre, dans l’imaginaire des médiocres, sans aucune puissance de vision qui aurait pu faire passer l’Afrique d’une vie centrée sur les petits intérêts de tous les jours à une existence élevée à la hauteur de grandes visées de civilisation. Quand on lit attentivement les accords qui ont été signés autour de la guerre, les pourparlers qui se sont déroulés et les débats qui ont agité les esprits, on ne peut pas se départir du sentiment que tout cela manque un peu de souffle, que tout cela manque de Sens, que tout cela relève des absurdités petit-nègre dans un monde dont les Africains des Grands Lacs ne comprennent ni le souffle ni le Sens.
C’est en pensant aux significations des mots souffle et sens que je comprends ce que le penseur français Edgar Morin désigne par le concept d’horizon. Il y a eu dans l’histoire de l’humanité des guerres qui ont eu du souffle et du sens, malgré leurs barbaries, leurs sauvageries, les prix des défaites ou des victoires. Elles conduisaient quelque part et travaillaient les énergies profondes d’enfantement de l’Histoire, dans le développement de l’Esprit, comme aurait dit Hegel. Les révoltes des esclaves dans l’Empire romain comme l’expansion même de l’Empire pour constituer un monde nouveau ; les guerres anticoloniales et les mobilisations des énergies du mal par les colonisateurs pour défendre leur règne ; les deux grandes guerres mondiales et leur libération d’énormes énergies de puissance irriguée par la science et la technique ; la longue marche de l’armée communiste en Chine et l’énorme pouvoir de la victoire vietnamienne sur les Etats-Unis ; ces déflagrations ont eu un sens parce qu’elles ont ouvert de nouvelles possibilités d’être qui ont enrichi l’humanité. Ce sont ces nouvelles possibilités d’être que désigne le mot horizon. Avec leurs richesses et leur limon. Avec leurs espérances et leur intensité vitale.
En ce mois de mars 2013, nous avons compris que la guerre dans l’est de la RDC n’a eu rien d’une telle dimension d’ouverture d’horizon.
Pour n’avoir été qu’un aventurisme qui ne mène nulle part , malgré l’agitation des armées, des milices et des groupes de désastre, cette guerre a perdu tout potentiel de sens et a explosé dans ses propres contradictions. Ce que nous avons vu tout au long de ce mois de mars 2013, ce sont les spasmes d’un conflit armé à l’agonie. L’agonie d’une guerre dont tout le monde découvre maintenant qu’elle n’avait ni âme ni grand dessein. 
Lorsque cette certitude m’est venue à l’esprit à la lecture de Morin, je me suis mis à chercher à faire le bilan de cette guerre que je considère comme maintenant achevée dans son absurdité même.
C’est à ce moment précis, dans un hôtel cossu de la ville de Kinshasa où je me préparais à une émission télévisée sur le nouveau livre que notre Institut interculturel dans la région des Grands Lacs (Pole Institute) était venu baptiser et présenter dans la capitale, que j’eus sous mes yeux le premier discours du nouveau président Chinois, Xi Jimping, sur le sol africain. Le livre dont Pole Institute voulait promouvoir les thèses dans les milieux kinois a pour titre : Gouvernance et refondation de l’Etat en République démocratique du Congo. Il s’agit de tout un programme pour une nouvelle politique au Congo. Quant au discours du président chinois, j’y voyais pour ma part le manifeste pour le développement pacifique, une grande utopie que la Chine propose à l’Afrique et au monde à partir de maintenant.
Du double point de vue de la réimagination politique du Congo et de la construction d’une logique globale du développement pacifique, le mois de mars 2013 m’apparaissait comme une accélération de l’histoire pour mettre en lumière ces impératifs. Les accords et les pourparlers sur la guerre dans l’est de la RDC et sur la situation globale du pays dévoilaient une double prise de conscience.
D’abord la conscience qu’il n’est dans l’intérêt de personne de continuer une guerre qui détruit l’Etat congolais et fragilise l’ensemble de la région des Grands dans ses espoirs de développement. Cette conscience s’est internationalisée à vue d’œil et les protagonistes de la guerre de l’est ont dû comprendre que leurs stratégies du désordre et du chaos faisaient justement désordre et chaos dans un ordre mondial dont les intérêts refusent de plus en plus une telle perspective. L’accord d’Addis-Abeba a clairement exprimé ce sens qui casse les reins à l’accoutumance au désordre et au chaos pour de nouveaux horizons dans les visées du monde entier sur le Congo. La guerre a cessé d’être une affaire de nègres manipulés par les forces de petites mains des groupes d’intérêts occultes en Occident pour devenir un enjeu vraiment mondial pour les grandes puissances du monde. A ces puissances, la Chine propose un développement pacifique qui exige une mise en ordre pacifique du Congo, dans une nouvelle sagesse politique plus rentable que les carnages entre petits nègres inconscients et déments.
 Devant une telle utopie, le jeu se déroule dans la cour des Grands, au-delà des intérêts de ceux qui avaient cru jusqu’ici qu’ils en étaient les maîtres aux plans local, national ou régional, en Afrique même. En prenant une ampleur mondiale, la guerre dans l’est du Congo a ainsi échappé aux logiques des petits acteurs qui la faisaient jusqu’ici. Elle n’est plus entre les mains du Congo, du Rwanda et de l’Ouganda, mais sous le chapiteau des organisations internationales.
Ensuite, on se rend compte maintenant que la guerre est devenue une guerre d’images entre les protagonistes dans le monde et que les peuples du Congo, du Rwanda et de l’Ouganda sont fatigués des carnages insensés dont le monde entier parle avec une vigueur implacable dans des rapports tonitruants qui ne laissent personne dans l’indifférence. Avec les yeux du monde entier braqués sur l’est de la RDC, le gouvernement congolais se voit dans le miroir du monde et voit que son image y est des plus minables et des plus exécrables. De même, le Rwanda constate que son image mondiale se dégrade vertigineusement et que l’effet génocide a perdu de sa charge mobilisatrice devant les six millions de victimes de la guerre de l’est du Congo. L’Ouganda est logé à la même enseigne et ses marges de manœuvre dans la manipulation de la conscience mondiale se sont rétrécies de manière inquiétante. Continuer la guerre dans ces conditions serait un suicide médiatique dont aucun des protagonistes ne peut se permettre le luxe. Le vrai intérêt, c’est de changer de logique, par intérêt bien compris et par instinct de conservation et de survie politiques.
Même les grands trusts industriels et les grandes firmes commerciales d’Occident, qui tiraient profit de la guerre dans l’est de la RDC, ont compris que les temps ont changé, que l’air du temps n’est plus le même et que les gouvernements des pays occidentaux constamment accusés de devenir des Etats voyous en RDC ont changé de discours et se préparent à changer de politique, dans la perspective d’une meilleure image mondiale et des intérêts bien compris.
En lançant le brillant slogan du développement pacifique, la Chine prend l’Occident de court et offre une utopie dont la région des Grands Lacs a intérêt à s’approprier l’esprit et les méthodes. La guerre ne sera plus désormais une recette à l’est du Congo. La recette sera éthique et son enjeu sera la réussite médiatique. Tel est le nouveau contexte et il dominera désormais l’avenir.
Le Rwanda l’a compris : il a fait imploser le M23 et a livré Bosco Ntaganda aux Américains, dans un génial coup de Jarnac politique et médiatique. Il peut dès lors commencer son mandat à la tête du Conseil de sécurité avec une virginité retrouvée, un hymen recousu qui attirera de nouveau l’aide internationale dont le pays a besoin en ces temps difficiles de crise financière mondiale. Ce n’est plus la guerre qui l’intéressera en RDC, mais la paix du marché, l’ordre des intérêts commerciaux que seul garantit une éthique du développement pacifique.
L’Ouganda aussi a compris le nouvel air du temps : il veut réussir son rôle de médiateur entre Congolais et de pacificateur de l’est de la RDC. Il  a intérêt à le faire pour se débarrasser de l’image de prédateur qui lui colle à la peau dans ses relations avec les Congolais. Il lui faudra une nouvelle politique de coopération avec son grand voisin sur des dossiers brûlants comme celui du pétrole du lac Albert. Sa nouvelle virginité dans les relations mondiales dépend de cette nouvelle orientation de séduction et de fascination. La guerre ne lui rapportera rien. Seule la paix le fera et les dirigeants ougandais le savent.
Quant à la RDC, elle a compris que le statut de petite victime qu’elle s’est donnée pendant la guerre ne suffira plus pour réussir une politique de paix et de développement pacifique. Il lui faut devenir un Etat sérieux, avec des dirigeants sérieux, dans une gouvernance sérieuse et une substance politique sérieuse de démocratie et de décentralisation. Le dialogue entre toutes les forces vives de la nation, sans exclusion d’aucune sorte, est la condition pour que le pays devienne crédible dans le concert mondial. Le pouvoir actuel de Kinshasa l’a compris, même s’il n’a pas encore intériorisé toutes les exigences d’un tel dialogue et qu’il le réduit à un petit jeu politico-politicien qui ne mènera nulle part.
Au fond, les horizons sont bons et l’avenir sera fertile, malgré les barouds d’honneur de petites milices et des groupes armés qui n’ont pas encore vu clairement où va le vent de l’histoire maintenant.  

Changer les imaginaires, constituer les nouvelles forces du sens
Il faut maintenant oser dire ce dont il s’agit vraiment comme enjeu à la fin de la guerre de l’est du Congo. Quelles sont les leçons à tirer de ces longues années de souffrances insensées ?
La première leçon est que les intérêts des peuples doivent désormais primer sur les intérêts des dirigeants, surtout quand ces dirigeants ne comprennent pas que la paix est plus vitale que la guerre. Il faut en conclure que dans la région des Grands Lacs, la guerre dans toutes ses translations aura converti les pouvoirs politiques au réalisme des intérêts populaires. On doit l’espérer, surtout en ce moment où il devient évident que la politique de la guerre n’a donné aucun résultat probant pour tous les protagonistes. Kabila, Kagamé et Museveni ont vécu les périodes de guerre et ils en connaissent maintenant l’inanité. Ils souhaiteront sans doute vivre un temps de paix et ils en comprendront la fécondité dans le contexte mondial maintenant hostile à la guerre du Congo. S’ils ont senti, au mois de mars 2013, le besoin de se rendre à Oyo autour de Sassou Nguesso pour discuter de la situation de l’est de la RDC et du destin des pays des Grands Lacs, c’est le signe qu’ils commencent à comprendre vers où souffle le vent de l’avenir : le vent de la paix, le temps du sérieux, la fin de tous les aventurismes. Je souhaite qu’ils se convertissent à ce nouveau souffle et qu’ils changent d’imaginaire, maintenant que la guerre est finie.
            La deuxième leçon, c’est l’Occident dans ses forces prédatrices et ses institutions de domination du monde qui devra la tirer. Le temps des guerres commanditées pour semer le chaos est fini. Ces guerres n’enrichiront plus vraiment leurs commanditaires dans le futur. Elles sont archaïques et obsolètes, surtout quand la montée en puissance de la Chine offre une nouvelle utopie aux peuples d’Afrique : l’utopie du développement pacifique. Il appartient à l’Occident d’entrer dans cette utopie en changeant d’imaginaire. Faute de quoi il perdra son hégémonie mondiale au profit des puissances émergentes qui misent plus sur la paix que sur la guerre. 
La troisième leçon, il revient au peuple congolais de la tirer de son drame, de ses souffrances et de ses tragédies. Au bout de son chemin de croix, il a su en ce mois de mars 2013 quelle est sa place dans le monde selon la classification des pays d’après les indices du développement humain. Cette place est la dernière. Oui, la RDC est le dernier pays du monde dans les indices du développement humain aujourd’hui. C’est dans cette tombe que la guerre l’a enterrée et il n’y a plus d’autre issue que de mobiliser les énergies de résurrection pour sortir de cette tombe. Il faut aux Congolaises et aux Congolais un imaginaire de résurrection.
D’où l’urgence de faire naître, de faire émerger et de faire resplendir de nouvelles forces de mobilisation des populations pour un Sens nouveau à donner à la vie en RDC et dans toute la région des Grands Lacs. Ces forces de l’éthique de la résurrection ont à diffuser l’énergie d’un nouvel imaginaire et d’un nouveau pouvoir créateur pour la paix.
Maintenant que nous savons que la guerre ne nous a menés nulle part dans la région des Grands Lacs, nous ne pouvons pas ne pas savoir que l’avenir n’a qu’un nom : la paix.
C’est là la signification fondamentale que nous devons donner â la guerre dans l’est de la République démocratique du Congo, pour échapper au vertige de l’absurde.


























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