A l’Est de la RDC,
la guerre nous interpelle pour une paix durable
Par Kä Mana
Quand on décide de réfléchir
sérieusement sur les guerres à l’est de la RDC d’un point de vue plus élevé ou
plus profond que ceux du discours politique officiel ou de la rumeur populaire
en vogue, on se trouve confronté à la question fondamentale pour une pensée
tournée vers l’avenir, qui cherche à donner un sens aux tempêtes et aux fureurs
d’une situation en apparence absurde. Cette question est la suivante :
notre pays peut-il donner vraiment un sens à l’extermination de plus de six
millions de ses habitants dans des guerres à répétition dont rien n’indique
aujourd’hui qu’elles vont s’arrêter à plus ou moins brève échéance ? Quel
peut être ce sens et sur quel socle pourra-t-il reposer ?
Pour répondre à cette question,
il me semble important de poser un regard rétrospectif sur les types de
conflagrations meurtrières que le pays a connus dans le passé avant de les
comparer à ce qui se déroule aujourd’hui dans le nord et le sud Kivu et de
proposer une ligne d’orientation qui convient aux enjeux actuels.
Un
regard sur le passé
Depuis les temps de l’Etat
indépendant du Congo sous le Roi Léopold II de Belgique jusqu’à la chute du
régime de Mobutu Sese Seko en 1997, le territoire du Congo a connu quatre types
de guerre.
Le premier type de guerre, c’est
celui des révoltes contre le système
léopoldien de terreur prédatrice, contre le système colonial d’exploitation du
Congo par la Belgique et contre le système de dictature néocoloniale mobutiste.
Qu’il s’agisse des mouvements comme ceux des petits villages de forêts qui
usaient des flèches et des machettes contre la force publique avant de se faire
broyer sans pitié par l’ordre de l’EIC en quête de caoutchouc ; qu’il
s’agisse des révoltes plus musclées comme ceux des Bapende ou de Batetela, tout
aussi écrasées dans le sang par l’ordre colonial belge ; qu’il s’agisse
des rébellions de grande ampleur comme celle lancée par Pierre Mulele dans le
Bandundu contre un pouvoir central de Kinshasa et celle des maquisards de
Gaston Soumialot et Gbenye dans la province orientale, ou même celle,
tragicomique (comme avait dit Che Guevara), de Laurent Désiré Kabila dans la
région de Fizi Baraka, nous nous sommes trouvés au Congo face à des forces
luttant au nom des valeurs fondamentales de l’humain contre des pouvoirs
d’oppression, de domination et d’anéantissement des hommes. Dans ces combats
qui avaient une dimension presque mythologique de confrontation entre le bien
et le mal, ce sont, contrairement aux logiques des mythes anciens, les forces
du mal qui sortirent à chaque fois victorieuses, imposant à l’histoire du Congo
la trame d’une défaite pour les forces de la liberté. Une défaite qui travaille
sans doute aujourd’hui encore l’être le plus profond des Congolaises et des
Congolais.
Le deuxième type de guerre dont
le Congo a souffert, ce sont des guerres d’intérêts politico-tribaux ou
économico-financiers de dimension nationale, régionale ou mondiale. La
sécession katangaise, la sécession kasaïenne, tout comme les deux guerres du
Shaba menées par les Diabos katangais contre le régime de Mobutu ressortissent
à ce registre. Toutes, elles finirent aussi dans la défaite contre un ordre
politique en place soutenu par des puissances qui voulaient un Congo arrimé à
une certaine dynamique mondiale. Cette défaite s’imprima aussi dans la
conscience congolaise, confortant l’idée de la toute-puissance de ceux qui
avaient fait de Mobutu le Roi du territoire congolais.
Le troisième type de guerre n’est
pas vraiment une guerre du genre de conflagration armée, mais une situation
sociale permanente de violence aussi meurtrière et aussi destructrice que les
conflits armés. Cette guerre-là a dominé toute l’histoire du Congo, opposant,
dans une disproportion inimaginable, des services de renseignement, de sécurité
et de mise en coupe réglée du territoire, à un peuple tétanisé par la peur et
la terreur. Dans cette guerre, c’est le peuple qui fut plongé dans un sentiment
de défaite permanente, avec tout ce que ce sentiment comporte d’humiliations,
de souffrances psychiques et de désespoirs endémiques.
Le quatrième type de guerre,
c’est la guerre des esprits, la confrontation des puissances mentales et des
énergies de l’imaginaire. Ce fut la guerre de Kimbangu contre le système
militaro-sécuritaire belge en plein ordre colonial. Ce fut aussi la guerre de
Lumumba contre le néocolonialisme, tout comme celle de Tshisekedi et de ses
douze compagnons parlementaires contre le régime de Mobutu. Kimbangu mourut en
prison. Ses disciples subirent la relégation dans les brousses du Congo. Ses
héritiers, devenus Eglise, se conformèrent vite à l’ordre établi après
l’indépendance, au profit de Mobutu. Lumumba finit devant un peloton
d’exécution katangais et dissous dans l’acide par des agents belges.
D’humiliation en humiliation, de déboire en déboire, mais aussi d’espoir en
espoir, Tshisekedi est toujours en lutte, vieux lion qui sent sa mort
prochaine, sans goûter au fruit de la victoire après trois décennies de combat
politique sans répit. Ici aussi, malgré l’énergétique d’un mental d’acier,
c’est l’odeur de la défaite qui règne dans l’esprit des Congolais.
Un
point culminant
Le point culminant de toutes ces
défaites, c’est la bataille de la conférence nationale souveraine contre
l’ordre établi du mobutisme. Dans sa force créatrice, cette bataille était
destinée à une victoire qui aurait conjuré, une fois pour toutes, la défaite.
Une victoire qui aurait sorti le pays du gouffre du désespoir et produit sur
l’imaginaire congolais un magnifique effet
de nouvelle naissance et de nouvelle espérance. Dans tous les domaines,
on voulut lancer un nouveau commencement, avec des ferveurs et des ardeurs de
grande amplitude, en rupture avec les échecs répétés face aux forces de
domination et de dictature.
Malheureusement, au lieu d’un ordre nouveau
qui était attendu, la Conférence nationale souveraine accoucha des compromis
dérisoires qui laissèrent Mobutu en place, au nom d’un réalisme et d’un
pragmatisme dont la substance profonde fut de nouveau l’échec : l’échec de
la grande espérance pour un nouveau Congo.
Plus que tous les échecs de luttes
antérieures, la défaite des forces du changement à la Conférence nationale
souveraine fut une véritable catastrophe dont on ne se rendit pas compte tout
de suite. Ce fut une catastrophe parce qu’il s’agissait d’une défaite sans
vainqueur : la défaite de toute la nation congolaise, forces mobutistes et
forces du changement confondues. Comme dans le célèbre tableau de Goya, les
deux combattants s’empoignaient dans le sable mouvant et s’enfonçaient tous
dans leur tombe de sable, sans s’en rendre même compte, laissant à de nouvelles
forces historiques le soin d’occuper le terrain, de s’emparer de l’espace et
d’imposer une nouvelle orientation à un pays sans souffle.
Quand
vint l’ère post-génocide
Quand éclata le génocide au
Rwanda et que son effet boomerang embrasa la RDC, ce pays ne vit même pas que
la guerre dans laquelle il plongeait différait de toutes les guerres
précédentes par sa visée, par son ampleur et par sa signification.
On ne vit pas qu’on n’était plus dans une
guerre congolo-congolaise avec des relents internationaux de petite amplitude,
comme en 1960. A cette époque, comme l’a si bien analysée David Van Reybrouck
dans son monumental livre Congo, une
histoire (Paris, Actes Sud, 2011), le pays était confronté à des logiques
d’intérêts disparates dans le contexte de la guerre froide. Dans ce conflit qui
donna aux conflagrations congolaises une dimension planétaire, les logiques
comme celles des sécessions katangaise et kasaïenne, des mutineries dans la
Force publique ou des guerres civiles mulelistes poussaient vers un
pourrissement qui prit le nom de congolisation. C’est-à-dire d’un chaos, non
irrémédiable, que l’implantation d’une dictature comme celle de Mobutu devait
maîtriser, au sein de l’ordre néocolonial.
La guerre qui se déclencha au
Congo après le génocide rwandais s’inscrivait dans un autre contexte : la
chute du mur de Berlin et l’effondrement du communisme face au monde
occidental. Un monde qui, à partir de ce moment, n’eut plus besoin de Mobutu et
de sa dictature. Il fallait même se débarrasser de cette dictature à partir de
nouveaux alliés, les voisins les plus proches. Surtout ceux qui avaient leurs
propres intérêts de sécurité dans la chute du dictateur zaïrois et qui avaient
compris que, géo-stratégiquement, leur pérennité dépendait de leur capacité à
devenir des défenseurs et des garants du nouvel ordre planétaire, en dehors de
leurs territoires, dans les nouveaux enjeux économiques et géopolitiques que le
Congo incarnait désormais. La logique n’était pas celle de la congolisation,
mais celle d’un nouvel ordre global à imposer en RDC, à partir de nouvelles
stratégies des Maîtres du monde, pour reprendre le mot de Jean Ziegler, qu’il
s’agisse des stratégies de guerres de basse intensité ou de celles de la pure
et simple balkanisation. La balkanisation
non pas au sens négatif de dépeçage destructeur que ce mot a au Congo,
mais au sens, plus positif, d’une réorganisation cartésienne pour un ordre plus
logique et plus rentable.
Ce projet échoua à partir du
moment où, à l’agenda du nouvel ordre américano-rwando-ougandais s’opposa
l’agenda propre de Laurent Désiré Kabila avec ses nouveaux alliés africains
comme l’Angola et le Zimbabwe. La situation se complexifia plus encore avec l’émergence
des milices anti-rwandaises qui ont mis en branle leurs propres intérêts et
leur propre agenda face aux anciennes forces génocidaires du Rwanda et à tous
les Rwandophones congolais. Si on ajoute à cela les simples intérêts
tribalo-économiques qui firent émerger de forces internes au Congo n’ayant pas
d’autres buts que de tirer profit d’une situation militaire inextricable, avec
une armée congolaise impuissante et désorganisée, on comprend vite qu’un
nouveau danger a pris corps : le danger d’une guerre absurde. Une guerre
sans projet visible ni profondeur idéologique. Une guerre qui devient comme un
monstre renaissant de ses propres centres, dont aucun accord de paix ne peut
casser les ressorts parce qu’un tel accord est incapables de saisir toutes les
dimensions et tous les mécanismes d’une telle situation, ou plus exactement, de
la multiplicité des guerres dans la guerre. Même ceux qui tirent le plus de
profits dans une telle situation ne savent plus comment arrêter la machine
infernale.
Par rapport au passé, on est donc
dans une nouvelle configuration qui exige une approche totalement nouvelle du
problème. Cette nouvelle configuration ne peut pas être saisie par des concepts
anciens comme ceux de congolisation chaotique ou de balkanisation calculée.
De nouveaux concepts sont
indispensables. Celui qui convient en premier lui, c’est celui de la guerre
comme dévoilement d’un état de saturation[1],
pour reprendre un mot que Maffesoli emprunte à Sorokin. La saturation est
« un processus quasiment chimique, rendant compte de la déstructuration
d’un corps donné, suivie d’une restructuration avec les éléments mêmes de ce
qui a été déconstruit (…). Rapport intime et constant entre la pars destruens et la pars construens. Ce qui se détruit et se
reconstruit en toutes choses. Vie et mort liées en un mixte étroit et
infini. » En langage plus clair, on est en face d’un changement de fond
qui exige que des réalités anciennes comme les réalités tribales du genre hema,
lendu, tembo, hutu, tutsi, lega, tout comme des réalités obsolètes comme
Congolais, Rwandais, Ougandais, Burundais et autres, perdent leur potentiel radical et fondamental
de sens dans un nouveau monde qui doit naître. On a besoin d’une grande
reconfiguration de leur sens dans une nouvelle pars construens. Plus exactement, la guerre à l’est de la RDC, dans
son fond, dépasse désormais les petites logiques au nom desquelles les uns et
les autres la font, oubliant qu’ils sont portés par une vague historique
principale, qui se cache dans l’absurdité même de ce que l’on vit dans le Kivu
aujourd’hui. Cette vague est celle d’une transformation décisive, du type dont
parle Maffesoli au sujet des relations entre la modernité et la
postmodernité, quand il écrit : « Un changement de fond est en train
de s’opérer. » L’ancienne matrice d’où jaillissait le sens des réalités
étroites « est inféconde. » « L’économie, les mouvements
sociaux, l’imaginaire, voire le politique subissent les contrecoups d’une lame
de fond dont on n’a plus fini de mesurer l’amplitude. »
Traduisons : l’ordre
néocolonial où le Rwanda et la RDC s’affrontent de manière absurde doit cesser
d’être le paradigme à l’intérieur duquel l’avenir devra se construire. Il faut
un nouveau paradigme dont, malheureusement, ceux qui font la guerre du Kivu ne
perçoivent même pas les enjeux. Ils se battent avec les idées de l’ancien
paradigme, en recourant au langage de l’ancien paradigme et en restant aveugles
à la grande révolution qui les porte et qui les appelle. Kagame, Kabila,
Museveni, Kaberebe, les négociateurs des accords de paix de Kampala, la
Monusco, le M23, tout ce monde ne voit pas qu’il est dans un processus
d’enfantement qui fait du Congo la grande et nouvelle matrice de naissance d’un
nouveau sens de l’histoire africaine à bâtir, ici et maintenant. Ils n’ont pas
d’yeux pour voir ce sens, ils n’ont pas d’oreilles pour en écouter l’appel de
vie, ils n’ont pas d’intelligence pour en créer et en ordonner le souffle. Ils
n’ont que des armes entre leurs mains et ils ne peuvent pas comprendre que le
but de leurs armes c’est la paix dans un nouvel ordre de l’être. Ils ne savent
pas ce qu’ils font parce qu’l leur manque la vérité et la profondeur d’humanité
en vue de laquelle il faut changer de fond en comble l’ordre actuel des
réalités en Afrique. Ils font des guerres sans profondeur, sans vérité humaine
directrice, ou du moins, en ne s’accrochant qu’à des visions complètement
obsolètes : les petits intérêts de petites tribus et de petits pays sans
aucune idée de vraie grandeur ni aucune ambition vraiment géostratégique pour
toute l’Afrique.
Bien avant Maffesoli et son
concept de saturation grâce auquel nous proposons une nouvelle lecture de la
guerre du Kivu, le philosophe Jan Patocka avait eu une vision terrible de la
signification de la première guerre mondiale. Il avait exprimé cette vision
avec une clarté terrifiante quand il affirmait :
« La
Grande Guerre est l’événement décisif de l’histoire du XXe siècle.
C’est elle qui décide de son caractère général, qui montre que la
transformation du monde en un laboratoire actualisant les réserves d’énergie
accumulées pendant des milliards d’années doit se faire par voie de guerre.
Aussi représente-t-elle la victoire définitive de la conception de l’étant née
au XVIIe siècle avec l’émergence des sciences mécaniques de la
nature et la suppression de toutes les « conventions » susceptibles
de s’opposer à cette libération des forces,- une transmutation de toutes les
valeurs sous le signe de la force. »
Clairement dit, Patocka voit dans
la guerre de 14-18 le dévoilement, la
révélation d’un type d’être : la puissance d’une destruction
créatrice.
Dans le contexte d’une
philosophie de la force, de la puissance vitale, de la violence agressive qui
fut celui des siècles d’émergence de la science et de la technologie comme dynamisme
du progrès dans l’imaginaire de la modernité, Patocka cherche à dire que la
guerre n’a pas été une absurdité totale. Elle ne l’est pas du tout, si l’on regarde les buts qu’elle sert et
l’esprit qui la porte. Elle révèle l’être d’une époque, la substance de son
imaginaire, pour ainsi dire : le changement conforme à un ordre des
valeurs de toute une civilisation.
Aujourd’hui, après la deuxième guerre mondiale, Hiroshima et Nagasaki et
toutes les remises en question de cet être dévoilé par la guerre dans ses
barbaries, ses carnages et ses sauvageries sans fin, l’être du monde n’est plus
déterminé et ne peut pas être déterminé par la force, la violence et l’énergie
destructrice. Il est plutôt l’être manifesté par la Déclaration universelle des
Droits de l’Homme, les conférences internationales innombrables contre la
prolifération des armes, pour la protection de l’environnement et pour les
droits des générations futures. Cet être-là n’est un être-pour-la-guerre, mais
un être-pour-la-pax.
La transformation du monde que la
guerre de l’est de la RDC devait déclencher l’a malheureusement été avec une
mauvaise vision de l’être, une mauvaise perception des valeurs et une mauvaise
interprétation du sens de la place de l’Afrique dans l’histoire contemporaine.
Elle a misé sur l’être-force et la violence-barbarie, sur l’être-puissance et
l’énergie-sauvagerie, en fait, sur l’être-violence carnassière, en dehors de
toutes les avancées éthiques sans lesquelles il n’y a pas de valeurs d’humanité
possibles. En se mettant en dehors de cette révolution des valeurs, les acteurs
de la guerre de l’est n’ont fait que reprendre une vielle conception du monde,
avec plus de six millions de morts sacrifiés au Moloch sans nom contre lequel
il convient aujourd’hui de s’inscrire en faux pour que se dévoile l’être d’une
civilisation de paix en Afrique : une communauté de développement
solidaire.
Ne
pas rater cette révolution
Il ne faut pas rater cette
révolution de l’humain au Congo et dans l’ensemble de la région des Grands
Lacs. Elle est notre nouvelle frontière, comme aurait dit Kennedy, notre grande
ambition, comme on dit au Cameroun, notre nouvelle espérance, comme on dit au
Congo-Brazzaville. C’est en elle que sont les grands enjeux d’avenir : le
nouveau paradigme dont la paix et le développement sont le nom, au-delà des
ethnies, au-delà des frontières factices, au-delà des intérêts étroits qui
tuent la grande utopie humaine de l’être-ensemble pour le bonheur.
Si le Congo comprend cela et le
fait comprendre par des initiatives de paix à tous ceux qui sont aujourd’hui
engagés dans la tragédie de l’est de notre territoire, il aura rendu un grand
service non seulement à l’Afrique, mais à l’humanité entière.
Kä Mana, Président de
Pole Institute
[1] Michel Maffesoli, Le temps revient, les structures élémentaires de la postmodernité,
Paris, DDB, 2011.
merci professeur pour cette belle réflexion. je pense que beaucoup d'entre-nous ignoraient les liens qui pouvaient s'établir, au fil du temps, entre les oppressions que j'appelle physiques et celles psychiques.j'espère que nous allons arriver à maintenir le cap pour Congo plus prospère.
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